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MEYER Georges Octave

Juriste, historien, (C) (★ Saverne 30.3.1905 † Saverne 24.2.1985).

Fils de Joseph Meyer, boulanger à Saverne, et d’Élise Marie Kraemer-Maurer, originaire de Saint-Jean-Saverne. ∞ 28.12.1949 Paulette Reecht; 4 enfants. Il fit ses études secondaires pendant la première Guerre mondiale au Gymnasium de la ville devenu collège en 1919. Bachelier en 1923, il entama alors des études de droit à l’Université de Strasbourg. La licence acquise, il fit son service militaire à l’École d’officiers de Saint-Maixent et fut nommé sous-lieutenant au 19e bataillon de Chasseurs alpins stationné à Trèves où il se trouva sous le commandement de Charles de Gaulle ©. Il s’engagea ensuite dans la carrière administrative et par concours obtint le grade de rédacteur à la sous-préfecture de sa ville natale où il avait été affecté dès 1931. Parallèlement à ses fonctions, il élabora une thèse de doctorat qu’il soutint avec succès en 1935. Cette étude originale avait pour sujet La Régence épiscopale de Saverne. Elle fut éditée en 1938 dans la série des publications de l’Université de Strasbourg Histoire du droit et institutions d’Alsace. Mobilisé en 1940, prisonnier libéré comme Alsacien, Meyer reprit ses fonctions à Saverne au Landsratamt. Dès cette époque, il entra en résistance contre l’occupant. Suspect comme ancien officier français et membre du « Souvenir français», il fut déplacé à Säckingen, Bade, en 1942 puis arrêté par la Gestapo, jugé et condamné à 15 mois de travaux forcés et privation de ses droits civiques. À sa sortie de prison, il fut affecté comme employé à l’Arbeiteamt d’Offenbourg. Le 6 juin 1944, de passage à Saverne, il fut à nouveau arrêté, interné au camp SS de Schilkingen, près d’Ulm, et soumis à un dur travail de débardage. Ses parents avaient aussi été appréhendés comme francophiles. Finalement c’est la 2e DB du général Leclerc ©, qui avait libéré Saverne qui mit fin à son internement en avril 1945. Meyer reprit alors sa carrière administrative comme conseiller au Tribunal administratif d’Alsace-Lorraine puis, à partir de 1962, à celui de Paris avec les fonctions de commissaire du gouvernement. Il avait aussi siégé, après 1954, à la cour de l’Union franco-sarroise. En 1978, avec le grade de président de tribunal administratif, il prit sa retraite à Saverne où il avait toujours conservé son domicile familial. Comme historien on lui doit trois importants ouvrages, l’un consacré à la Régence épiscopale de Saverne, l’autre au Simultaneum en Alsace (1961), le dernier au Conseil de préfecture du Bas-Rhin, an VIII-1871 (1963). Il a également consacré une trentaine d’articles à l’histoire savernoise, notamment la série d’études topographiques et familiales Suivons le guide à travers Saverne, sept articles publiés dans les bulletins de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, dont il avait été le secrétaire, puis le vice-président entre 1937 et 1986. Dans les Archives de l’Église d’Alsace il avait entamé une étude sur le chapitre de Saverne (1982-1984). Historien sérieux, il donnait parfois à ses écrits un tour original de lyrisme juridique; il se range très honorablement dans la lignée des érudits locaux. Catholique fervent, il a tenté de protéger le patrimoine funéraire du cimetière de Saverne. La Légion d’honneur lui a été décernée le 19 décembre 1971 à titre militaire comme officier, résistant, déporté. Croix de Guerre, ordre du Mérite, officier de la Légion d’honneur.

A. Wollbrett, « G. Octave Meyer (1905-1985) », Cahier de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 134, 1986, p. 59-60 avec la liste des œuvres d’O. Meyer.

Henri Heitz (1995)