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MERTZ Henri Charles

Poète, (Pl) (★ Lembach 4.10.1919 † Strasbourg 24.2.1999).

Fils de Henri Mertz, maître forgeron, et de Salomé Schulz. ∞ 25.8.1950 à Illkirch-Graffenstaden Doris Walter, (Pl) (★ Strasbourg 23.12.1931), fille d’Adolphe Walter, ingénieur, et de Mathilde Offland ; 2 fils. Études secondaires à Niederbronn et Phalsbourg. Entré à l’École normale d’instituteurs de Strasbourg en 1937, Mertz termina ses études en 1940 à Périgueux où l’école avait été repliée. Rentré en Alsace, il fut nommé instituteur au pays de Bade après sa période d’Umschulung (reconversion). Incorporé de force dans la Wehrmacht en 1943, il réussit à se faire réformer en 1944 et à se cacher jusqu’à la Libération. Après un temps de service dans l’armée française, Mertz fut nommé à Langensoultzbach en 1945 et en 1951 à Graffenstaden où il fut appelé bientôt au poste de directeur de l’école primaire. À partir de 1961 et jusqu’à sa retraite en 1976, Mertz enseigna les mathématiques au collège d’enseignement secondaire d’Illkirch-Graffenstaden. Dès son jeune âge, Mertz avait montré des dispositions pour la création poétique. En 1946, il publia une première plaquette de poèmes, surtout lyriques, écrits, comme ceux qui suivirent, en vers rimés et bien rythmés. En 1948, parut en langue française un recueil de « vérités douces amères » sous forme d’aphorismes. Par la suite, mettant à profit sa parfaite maîtrise du dialecte bas-rhinois avec son riche vocabulaire, ses expressions colorées et ses tournures à la fois pittoresques et amusantes, Mertz composa, pour son plaisir et pour celui de ses amis, un grand nombre de poèmes et d’aphorismes. C’est l’émergence du mouvement écologiste et la prise de conscience des menaces sur les valeurs culturelles autant que sur les richesses naturelles de l’Alsace qui donnèrent à l’inspiration poétique de Mertz son tour satirique et contestataire. La publication, en janvier 1975, du recueil Kuddelmuddel üs’m Elsass suivi de deux autres plaquettes en 1976 et 1980, le firent connaître. Récompensé pour son œuvre poétique dialectale par un Bretzel d’or en 1979 dans la promotion d’Alfred Kastler ©, Mertz se distingua également en tant que poète d’expression allemande. Le recueil Spaetlese, publié à titre posthume, en est, à côté de nombreux poèmes éparpillés, une preuve éclatante. Davantage peut-être que ses créations personnelles, ce furent ses traductions de Max und Moritz, œuvre la plus populaire du grand humoriste allemand Wilhelm Busch (1832-1908). En 1982, parut la traduction libre de cette œuvre en dialecte bas-alémanique, suivie bientôt d’une transposition en langue française.

Us minem arme Elsassländel, Niederbronn, 1946 ; Au siècle des hommes sans tête (aphorismes), Monte Carlo, 1948 ; Kuddelmuddel üs’m Elsass, Colmar, 1975 ; S’Weschpelnescht, Colmar, 1976 ; De Roraff, Strasbourg, 1980 ; Spaetlese, Strasbourg, 1999 ; Max und Moritz in deutschen Dialekten (Unterelsässisch von H. Mertz) herausgegeben von Manfred Görlach, Hamburg, 1982 ; Max und Moritz auf französisch, Stuttgart, 1996 ; Poèmes de Mertz dans les Anthologies de la poésie dialectale alsacienne éditées par l’Association J.-B. Weckerlin ©, vol. VIII, 1978 ; G. Holderith ©, 1978 ; Aug. Wackenheim © vol V, 2003 ; Cercle René Schickelé, 1969.

R. Gerst, « In memoriam Henri Mertz », Land un Sproch, n° 130, 1999 ; R. Matzen ©, « L’adieu à Henri Mertz », Dernières Nouvelles d’Alsace du 14.3.1999 ; Dernières Nouvelles d’Alsace du 26.3.1999.

Alfred Langermann (2006)