Evêque et diplomate (★ Waldkirch 1479 † Trèves 28.5.1531).
De famille modeste, il fit des études à Sélestat, puis à l’Université de Trèves, à celle de Paris et enfin à celle de Bologne, où il conquit le doctorat en l’un et l’autre droit (1500). Il était le représentant de l’évêque de Constance à la diète qui se tenait dans cette ville en 1507 lorsqu’il fut remarqué par Maximilien, qui fit de lui l’un de ses secrétaires. Cette nomination marqua le début d’une carrière brillante. Merklin fit preuve d’une incontestable habileté dans les négociations délicates, ce qui lui valut de remplir des missions diplomatiques nombreuses. En février 1519, la régente des Pays-Bas, l’archiduchesse Marguerite, voulut lui faire jouer, dans les démarches destinées à favoriser l’élection de son neveu, Charles, à la tête de l’Empire, un rôle important. Dès le 17 octobre 1520, Merklin rencontra le prince dont le vote des électeurs avait fait depuis quelques mois Charles Quint, à Maastricht. Le jeune souverain accorda sa confiance à ce conseiller de son grand-père. Il tint à l’emmener avec lui, en 1522, en Espagne. Merklin y resta six ans. Il ne revint en Allemagne qu’en 1528; il était devenu entre temps, en 1527, vice-chancelier pour l’Empire. Charles Quint l’avait chargé d’amener les princes et les villes à s’engager contre François Ier, d’une part, et, de l’autre, d’enrayer les progrès du luthéranisme. Merklin, malgré ses efforts, ne réussit guère dans cette double tâche. Il se rendit aux diètes de Spire (1529) et d’Augsbourg (1530). Il franchit les Alpes pour assister au couronnement impérial de son maître Charles Quint par le pape à Bologne. Il encourut probablement la disgrâce du souverain, peut-être parce qu’il avait plaidé pour la paix avec les protestants, à Augsbourg. Doté d’une forte puissance de travail, habile et compétent, Merklin n’avait pas gravi seulement les échelons de la hiérarchie civile, il avait atteint aussi de très hautes dignités ecclésiastiques. Chanoine de Constance en 1507, il devint l’année suivante prévôt de la collégiale de son lieu de naissance, puis de celle de Munich et, enfin, de celle de Hildesheim (1527) ; il devint le coadjuteur de l’évêque de Constance et lui succéda en 1530. Il recherchait les honneurs et les revenus que procuraient les bénéfices, surtout ceux qui ne comportaient pas de charge d’âme. Correspondant de plusieurs humanistes, parmi lesquels Erasme © lui-même, Merklin fut pendant près de dix ans l’adversaire résolu des réformateurs. Il semble que cette attitude ait été déterminée surtout par l’importance qu’il accordait à l’autorité du souverain, dont les décisions devaient être appliquées sans hésitation ni défaillance.
Archives du Chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg, 23 ; Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg, Ms 113, f. 380 ; J. Bader, Der Konstanzer Bischof Dr. Balthasar Merklin, Freiburger Diözesan Archiv, 1868, p. 20-25; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 274-275; A. Willburger, Die Konstanzer Bischöfe und die Glaubensspaltung, Mayence, 1917, p. 137- 168 ; A. Hasenclever, « Balthasar Merklin, Propst zu Waldkirch, Reichsvizekanzler unter Kaiser Karl V. », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 1919, p. 485-515 ; 1920, p. 36-85.
† Francis Rapp (1995)