Médecin, naturaliste, (Pl) (★ Wissembourg 1644, les registres paroissiaux de Wissembourg comportent une lacune pour l’année 1644, † Nuremberg, Bavière, 19.4.1702).
Fils de Georges Abraham Mercklin, médecin à Wissembourg. Fit des études d’abord dans sa ville natale, puis essentiellement à l’Université d’Altdorf, Franconie, puis, à partir de 1660, à celle de Wittenberg où il étudia d’abord la philosophie et la physique, puis la médecine, ce qui lui valut de soutenir en 1664 une « dispute » sur le cœur. Après un bref séjour auprès de son père, installé à Hersbruck, Moyenne-Franconie, il suivit à partir de mai 1665 des cours d’anatomie et de botanique à Altdorf. Son savoir et sa clairvoyance lui permirent de soutenir avec succès des controverses scientifiques qui le firent connaître et apprécier dans son entourage de médecins et de naturalistes. Sa soif de connaissances nouvelles l’incita à reprendre la route pour d’autres universités d’Allemagne et d’Italie, notamment celle de Padoue où il fréquenta les plus habiles médecins et chirurgiens et opéra lui-même dans les hôpitaux de cette ville. Rentré en Allemagne en 1670, il obtint le grade de docteur en médecine à Altdorf, puis fut admis avec le titre d’« agrégé » au collège de Nuremberg, dont il fut par la suite quatre fois doyen et où on lui confia la charge de visiteur des apothicaires. En 1676, il fut reçu à l’Académie impériale des curieux de la nature (devenue sous l’empereur Léopold Ier Académie léopoldine) dans les Mémoires de laquelle figurent plusieurs de ses observations physiques et médicales. En 1684, il succéda à son père retiré à Nuremberg en obtenant les titres et les fonctions de médecin au service de l’Ordre teutonique et de divers princes dans cette même ville.
Dans ses écrits et observations personnels publiés par l’Académie léopoldine, il donna la description d’un grand nombre de méthodes thérapeutiques mises au point par lui. Avec son Josephi Pandolphini tractatus de ventositatis spinae saevissimo morbo(1674), il apporta, grâce à ses propres observations, d’utiles compléments à l’édition originale de Pandolphinus sur l’affection tuberculeuse des doigts des enfants connue autrefois sous le nom de « spina ventosa ». Dans sa Tractatio de ortu et occasu transfusionis sanguis (1679), il rappela non seulement les dangers liés à la transfusion sanguine, mais alla jusqu’à mettre en doute son utilité thérapeutique. Le Lindenius renovatus (1686) réunit le travail original de J. A. van der Linden paru en 1662, auquel vinrent s’ajouter des compléments personnels, de précieuses notices biographiques et la revue de tous les écrits médicaux publiés jusqu’en 1686, ce qui en fit la plus volumineuse bibliographie médicale de l’époque. Enfin, dans son Sylloge casuum medi- corum incantationi etc (1698), il passa en revue une série d’observations médicales apparentées aux sciences occultes.
Allgemeine deutsche Biographie, XXI, 1885, p. 407-408; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 272.
François Schaller (1995)