Pharmacien, membre de l’Académie de médecine, (C) (★ Belfort 10.1.1860 † Paris 7.10.1934).
Fils de Jean-Pierre Gédéon Meillère, carrossier, et de Marie Octavie Fallard. Meillère vint très tôt à Paris, chez un oncle. Il fut stagiaire pendant trois ans chez Duquesnel, pharmacien de renom. Meillère entra à l’École supérieure de Pharmacie de Paris et fut nommé interne des Hôpitaux de Paris. Il s’orienta vers la chimie analytique et la chimie biologique et obtint, dès 1884, plusieurs succès aux concours. Pharmacien en chef des Asiles de la Seine en 1885, il fut admis l’année suivante au concours de pharmacien des Hôpitaux de Paris. Il exerça cette fonction 38 années, successivement à l’hôpital du Midi, à Tonon, à Necker, à la Pitié et à Laennec. Docteur ès-sciences physiques en 1890, il fut désigné, la même année, chef du laboratoire de chimie de l’Académie de médecine, puis acquit, en 1903, le diplôme de docteur en médecine. Il entra au comité de rédaction du Journal de pharmacie et de chimie. Élu membre titulaire de l’Académie de Médecine le 16 février 1909, dans la section pharmacie, il en fut le président en 1932. Il dut quitter prématurément les Hôpitaux de Paris, en 1924, pour raisons de santé. Il se consacra alors plus intensément aux recherches en laboratoire. Il était expert-chimiste des tribunaux et membre de la commission d’hygiène publique et de salubrité du département de la Seine. Il appartenait à la Société de pharmacie de Paris, à la Société de biologie et à la Société des experts-chimistes. Ses travaux lui valurent le prix Orfila (1884), la médaille d’or d’hydrologie (1904), la médaille d’honneur de l’Hygiène publique (1928). Chevalier de la Légion d’honneur (1921), il fut promu officier quelques mois avant sa mort.
Les travaux de Meillère appartiennent pour la plupart à la chimie analytique, mais avec des applications à divers domaines: hygiène industrielle et toxicologie, hygiène alimentaire, hydrologie, chimie biologique. Dès 1903, il publia Le saturnisme, étude historique, physiologique, clinique et prophylactique qui apporta une contribution remarquable à la toxicologie du plomb, travail suivi d’une étude relative à la toxicologie du mercure, puis de l’arsenic. En hygiène alimentaire, ses recherches ont principalement porté sur le lait, mais c’est en hydrologie qu’il a exercé son activité d’analyste. En chimie analytique, il a apporté de nombreux perfectionnements aux méthodes utilisées comme la centrifugation, l’emploi d’étuves à basse température, l’application de la réfractométrie aux essais chimiques et à l’analyse des matières alimentaires. À signaler aussi un remarquable travail d’ensemble sur l’inosite.
J. Bougault, « Notice nécrologique sur J. R. G. Meillère (1860-1934) », Bulletin de l’Académie de médecine, n° 36, séance du 13 novembre 1934, p. 557-562; H.-G. Martin, « Meillère (1860-1934) », Journal de pharmacie et de chimie du 1.12.1934, p. 542-547, portrait; P. Couroux, « Meillère (1860-1934) », Bulletin des Sciences pharmacologiques, février 1935, p. 110, portrait.
Marie-Thérèse Rilliot (1995)