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MAURSMUNSTER (MORSMUNSTER) Hans von

Peintre-verrier alsacien, vraisemblablement originaire de Marmoutier dont le nom apparaît dans le contrat d’association que signèrent, en 1477, pour une durée de cinq ans, à l’initiative de Peter Hemmel von Andlau, les peintres-verriers strasbourgeois Lienhart Spitznagel, Diebold von Lixheim, Werner Store et ce même Hans von Morsmünster, der Glaser, signale en 1488 la maison appartenant à sa femme Agnès, face au tribunal (Stockgericht), entre la demeure du peintre Heinrich Lützelmann et celle de Diebold de Lixheim vitrificem Argentum (O.N.D., 4 das statbuch, fol. 95) (H. Rott, Quellen… I, p. 210). Vers 1500 son nom apparaît dans la corporation de l’Échasse (zur Steltzen in den harnich gelirt und verordnet – buchsenhof) (H. Rott, Quellen.. I p. 262). Les comptes de l’Œuvre Notre-Dame signalent en 1500-1501 l’achat de 600 pièces de verre de Venise et du fil à plomb pour le verrier (Glaser) de l’Œuvre (H. Reinhart, 1972, p. 192). Aucune œuvre certifiée ne lui est connue.

Cependant, la recherche historique d’aujourd’hui lui attribue des travaux qu’il convient d’énumérer : R. Becksmann (1986, p. LIII) lui attribue dès avant 1461 la confection du panneau de la Flagellation du Christ, dans l’atelier du « maître de Walbourg », destiné à l’église Saint-Guillaume de Strasbourg, dont, selon cet auteur, la verrière de la Résurrection compte un Cortège des Élus qui traduit le mieux la manière de Hans von Maursmunster (vers 1470- 1475). Il le considère également comme l’un de ceux qui ont répandu le genre des petits vitraux bourgeois (« Kabinettscheiben »), tel le panneau représentant sainte Dorothée au panier de fleurs dans lequel l’enfant Jésus pique une branche de rose (coll. Altshausen) et, vers 1480-1490, celui des armoiries dans l’église Saint-Étienne de Rosenfeld en Souabe. R. Becksmann lui attribue également deux panneaux en pétales qui cernent le médaillon central du réseau de la quatrième verrière du collatéral méridional de la cathédrale de Strasbourg: anges tenant des draperies, ouvrages de réfection des verrières qui, cependant, se situent à une époque antérieure à la mention de l’artiste dans les comptes de l’Œuvre Notre-Dame citée plus haut (cf. R. Becksmann, 1979, p. XLI et V. Beyer, CVMA, 1986, p. 204, 245-248). Après 1467, les vitraux de la nef de l’église Saint-Jacques de Gernsbach peuvent lui être attribués, comme aussi peut-être et auparavant déjà la Vierge à l’Enfant trônant entre des anges céroféraires, dans l’église collégiale d’Œhrmingen (R. Becksmann, 1986, p. XLII et H. Wentzel, 1967, p. 7 et s.) dans les années 1460 encore, sans oublier, dans l’entourage du « maître de Walbourg », le panneau de la Vierge en gloire provenant de l’ancienne église paroissiale de Schwartzbach, conservé au Landesmuseum de Karlsruhe (R. Becksmann, fig. 294). En 1477 vraisemblablement, le comte Eberhard von Württemberg (1459-1496) lui commanda une trentaine de panneaux pour le chœur de l’église paroissiale de Hornberg. C’est l’année où Peter von Andlau conclut le célèbre contrat d’association afin de répondre au mieux aux demandes qui émanaient de Lorraine et des régions méridionales du Saint-Empire. Il semble que H. von Maursmunster ait maintenu en vigueur ce contrat au-delà de 1485 (R. Becksmann, p. XLIV). Il convient de situer dans les années 1480-1490 les panneaux du cycle de la Passion dans la chapelle de la Vierge à l’église N.-D. de Saverne (R. Bruck, 1902, p. 109-113 ; H. Wentzel, 1951, p. 46 ; V. Beyer, 1966, fig. 42-45). De même, le reliquat d’un cycle de saints provenant de Neuwiller-lès-Saverne, au Badisches Landesmuseum de Karlsruhe, et, en 1480-1485, le panneau des saints Jean-Baptiste, Sébastien et Jean l’Évangéliste, après achèvement de la verrière du Conseil de la cathédrale d’Ulm, et la Crucifixion provenant d’Asselfingen, mais supposée originaire de la chapelle Besserer de cette même cathédrale, aujourd’hui au Württembergisches Landesmuseum de Stuttgart. Signalons aussi dans cette énumération, vers 1470-1475, les vitraux de la famille Lütz et ceux de la baie des Professeurs ou des Chanoines, dans le chœur de la collégiale de Tübingen comme aussi ceux des parents du duc Eberhard, où, selon R. Becksmann, le style de H. von Maursmunster apparaît le plus distinctement. H. Reinhart (1972) fait mention d’un Ludwig von Maursmunster, son fils, qui figure dans les comptes de l’Œuvre Notre-Dame de l’année 1509 – les années suivantes font défaut.

R. Bruck, Elsässische Glasmalerei, 1902 ; Hans Rott, Quellen und Forschungen zur südwestdeutschen und schweizerischen Kunstgeschichte im 15. und 16. Jahrhundert, Stuttgart, I et II ; H. Haug, « Notes sur Pierre d’Andlau, peintre-verrier à Strasbourg et son atelier », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, 16, 1936, p. 79-123 ; H. Heid, « Die Glasgemälde der Wallfahrtskirche zu Lautenbach », Die Ortenau, 24,1937 ; H. Wentzel, Meisterwerke der Glasmalerei, Berlin, 1951 ; H. Reinhart, « Les textes relatifs à l’histoire de la cathédrale de Strasbourg depuis les origines jusqu’à l’année 1522 », Bull, de la Soc. des Amis de la Cathédrale de Strasbourg (BSACS), 7, 1960, p. 27 ; P. Frankl, Peter Hemmel, Glasmaler von Andlau, Berlin, 1956; idem, « Nachträge zu den Glasmalereien von Peter Hemmel », Zeitschrift für Kunstwissenschaft (ZKW), 16, 1962, p. 201-222; H. Wentzel, « Die Farbfenster in Œhrmingen. Ein didaktisches Beispiel », ZKW, 21, 1967, p. 141-156 ; V. Beyer, « Œuvres d’art. Catalogue critique et raisonné », Cahier de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 55/56, 1966, p. 38-41 ; R. Becksmann, « Zur Werkstattgemeinschaft Peter Hemmels in den Jahren 1477-1481 », Pantheon 28, 1970, p. 183-197; H. Reinhard, La cathédrale de Strasbourg, Paris, 1972, p. 192 ; A. Brady, Ruling class, regime and reformation at Strasbourg 1520-1555, Leiden, 1978, p. 335, 442 ; R. Becksmann, Die mittelalterliche Glasmalerei in Baden und der Pfalz ohne Freiburg-i.-Br., Berlin, 1979, (Corpus vitrearum medii aevi (CVMA) Deutschtand II/I) ; idem, Die mittelalterliche Glasmalerei in Schwaben von 1235 bis 1530, ohne Ulm, Berlin, 1986, Corpus vitrearum medii aevi (CVMA Deutschtand, I, 2) ; (en collaboration) V. Beyer, Les vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, Corpus vitrearum medii aevi (CVMA France) IX, Bas-Rhin I. Paris, 1986, p. 204, 245-248; M. Hérold, F. Gatouillat, Les vitraux de Lorraine et d’Alsace. CVMA FranceRecensement V, Paris, 1994 (index).

† Victor Beyer (1995)