Historienne (★ Rouen, Seine-Maritime, 7.11.1964).
Fille de Philippe Maurer, professeur certifié d’histoire-géographie et de Thérèse Caumartin, professeur agrégée de biologie. ∞ 22.6.1996 à Rouen Christian Günther Rudolf Eggersglüss, directeur de communication (Walsrode, RFA, 13.8.1962) ; 2 enfants. Sa famille paternelle d’origine alsacienne s’est fixée au Havre au XIXe siècle. Elle a effectué ses études secondaires à Rouen, puis est entrée en classes préparatoires littéraires au lycée Henri-IV (Paris). Reçue à l’École Normale Supérieure de Sèvres en 1984, elle a suivi parallèlement des études à la Sorbonne (Paris IV puis Paris I). La réalisation de la maîtrise l’a conduite à Göttingen (RFA), auprès de la Mission Historique Française en Allemagne. Elle y a rédigé un mémoire consacré aux Gesangbuchstreite (« querelles du livre de cantiques») dans l’Allemagne protestante du XVIIIe siècle. Après l’agrégation d’histoire (1987), elle est retournée en Allemagne pour y préparer un DEA sur l’Académie des Beaux-Arts de Berlin (1988), puis un doctorat portant sur le Deutscher Caritasverband, fédération des œuvres caritatives catholiques fondée à Fribourg-en-Brisgau en 1897. Ce doctorat a été soutenu en Sorbonne (Paris-IV) en 1995. Entretemps, C. Maurer s’est installée à Strasbourg (1989), d’abord comme allocataire-monitrice-normalienne à l’université Strasbourg-II, puis comme chargée de recherches documentaires auprès de l’université et de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, enfin comme maître de conférences d’histoire contemporaine (1993) rattaché à l’institut du même nom, toujours à l’université Strasbourg-II, devenue Marc Bloch. Son implantation, ses fonctions mais aussi son histoire familiale l’ont amenée à s’intéresser davantage à l’histoire de l’Alsace. Elle a publié ainsi plusieurs articles sur les catholiques alsaciens et un livre sur la Caritas d’Alsace (2003). Son mémoire d’habilitation à diriger des recherches est consacré à une comparaison de l’action caritative des catholiques dans plusieurs villes françaises dont Strasbourg et allemandes à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Catherine Maurer a été nommée membre de l’Institut Universitaire de France en 2004.
Publications concernant l’Alsace : Le modèle allemand de la santé. La Caritas de Guillaume II à Hitler, Strasbourg, 1999 ; Un siècle de charité organisée en Alsace. La Fédération de Charité-Caritas d’Alsace 1903-2003, Strasbourg, 2003 ; « Pour une réforme locale de l’action caritative. Les débuts de la Caritas catholique dans l’Alsace allemande », Dominique Dinet et François Igersheim (dir.). Terres d’Alsace, Chemins de l’Europe. Mélanges offerts à Bernard Vogler, Strasbourg, 2003, p. 405-422 ; « L’élite ecclésiastique au service de la cause caritative : Paul Müller-Simonis », Christian Sorrel (dir.), L’engagement social des croyants : lignes de force, expériences européennes, itinéraires alsaciens, Strasbourg, 2004, p. 271-283 ; « La voie particulière de l’Alsace », Bruno Duriez et alii (dir.), Les catholiques dans la République, Paris, 2005, p. 277-288 ; « Le système de Strasbourg et la bienfaisance catholique (1905-1930) », Yannick Marec (dir.), Villes en crise ? Les politiques municipales face aux pathologies urbaines (fin XVIIIe-fin XXe siècle), Paris, 2005, p. 479-492 ; « Hôpital et catholicité dans la ville du XIXe siècle : essai de comparaison franco-allemande », Jacqueline Lalouette (dir.), L’hôpital entre religions et laïcité du Moyen-Âge à nos jours, Paris, 2006, p. 261-275.
Michel Hau (2007)