Dessinateur, peintre, (Pl) (★ Munster 29.3.1895 † Munster 23.3.1963).
Fils de Frédéric Matter, dessinateur industriel, et de Catherine Weil. Célibataire. Très jeune, il se consacra au dessin, suivant la voie tracée par son père. En 1909, il devint dessinateur de modèles auprès des établissements Hartmann et Fils. En 1915, il fut incorporé dans l’armée allemande, envoyé sur le front russe, d’où il ramena une grave maladie pulmonaire. En 1918, il reprit son travail aux établissements Hartmann. Avec Robi Wetzel ©, il publia une revue, Min Ménschtertal, dont il n’y eut que trois numéros. A partir de 1923, la maladie contractée sur le front russe ne lui laissa plus de répit, et aux périodes d’intense activité créatrice succédèrent des périodes d’épuisement. En 1926, il participa avec le Dr André Wetzel ©, Jean Matter ©, Jeanne Lau © et quelques autres personnes à la création de la Société d’histoire du val et de la ville de Munster, dont il illustra tous les annuaires de 1927 à 1938 ainsi que ceux de 1958 à 1962. Il participa à trois expositions artistiques en 1932, 1933 et 1937, où ses dessins furent unanimement admirés. À partir de 1935, la maladie prit le dessus sur son énergie créatrice, et pendant neuf années il fut obligé de garder le lit, sans pouvoir lire, écrire ou dessiner. En 1951, il illustra l’ouvrage de Jean Matter, Vom Glasborn zum Schœnenklang. Chronik der Sommermelkereien des Münstertales, en 1953, avec Alfred Simon, le second volume intitulé Vom Schneidten zu Schœnenklang. Matter avait gravi petit à petit les échelons de la célébrité et du talent, il collabora à de nombreuses revues, dont Elsassland. Il fut chargé d’illustrer le recueil de cantiques édité par le pasteur Willy Guggenbuhl ©, Singe, Jugend, commencé par Henri Bacher ©. Il a aussi écrit des articles sur quelques aspects des costumes d’antan, publiés dans les Annuaires de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster, et il s’est essayé à la poésie.
« Meine Heimat, mein Tal », Annuaire de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster, 1936, p. 9-10 ; « Vom Jodeln und Loidisinge », Annuaire de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster, 1959, p. 55-57 ; « Totengebräuche und Aberglaube », Annuaire de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster, 1959, p. 91-93.
E. Störr, « Hans Matter, ein Münstertäler Romantiker », Der Wanderfalke, 1936, 2, p. 11-15; L. Kubler, « Hans Matter zu seinem 65. Geburtstag », Annuaire de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster, 1960, p. 90-96; R. Schmitt, « In Memoriam Hans Matter », Annuaire de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster, 1964, p. 118-121 ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 5008-5009 ; « Il y a trente ans disparaissait Hans Matter, » Dernières Nouvelles d’Alsace (Haut-Rhin) du 14.3.93.
Gérard Leser (1995)
