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MATTER Florent Eugène, dit FLORENT-MATTER

Publiciste, nationaliste (★ Paris 22.3.1882 † Paris 26.1.1941).

Fils de Florent Matter, de Schaffhouse, tailleur, et de Maria Lucie Sauger, passementière. ∞ 25.5.1910 à Rosny-sous-Bois Marthe Marie Baudry (★ Paris 1882), fille de Paul Baudry, chef de bureau honoraire à la préfecture de la Seine. Dès l’âge de 18 ans, il collabora à divers périodiques (La Frontière, La Cause Lorraine). En 1902, il débuta dans la presse parisienne patriotique (L’Événement, La Patrie, Le Drapeau). Il devint secrétaire du comité directeur de la Ligue des Patriotes, collaborant à plusieurs journaux et revues politiques ou littéraires (La Liberté, La Revue Hebdomadaire, L’Occident, Le Courrier de Metz,…). Il fut le correspondant parisien de l’abbé Wetterlé © pour la rubrique « choses de France » dans Le Nouvelliste d’Alsace-Lorraine. Il était lié à Maurice Barrés, qui préfaça L’Alsace-Lorraine de nos jours en 1908; à Paul Deroulède, qui fut témoin à son mariage. En Alsace, il était connu des milieux « nationalistes » gravitant autour de Pierre Bucher © et de la Revue alsacienne illustrée. Dans ses écrits, il peignait une Alsace douloureusement déçue par l’abandon de la France (la guerre de revanche n’a pas eu lieu), soucieuse désormais de ses propres intérêts, mais repoussant la germanisation. D’où la persistance d’une culture française sous le masque de la résignation, culture admirée par les Allemands immigrés en Alsace. En 1911, il fonda L’Alsacien-Lorrain de Paris, hebdomadaire « au-dessus de toute idée politique » qui n’en fustigeait pas moins l’administration allemande. En août 1914, il fut versé sur sa demande au 51e régiment d’active comme simple soldat. Démobilisé après « une blessure stupide » (mains gelées, amputation d’un doigt), il reçut la croix de Guerre avec palmes en décembre 1915. Il avait repris la publication de L’Alsacien-Lorrain de Paris le 3 octobre 1915. Participant à l’effort de guerre, le journal ouvrit ses colonnes aux députés alsaciens nationalistes réfugiés en France (Émile Wetterlé, Daniel Blumenthal ©, Anselme Laugel ©. Ses rubriques relataient événements militaires et anecdotes touchantes sur le sud de l’Alsace (désormais tranché par le front) et témoignaient des sentiments francophiles manifestés par les Alsaciens-Lorrains au péril de leurs biens ou de leur vie. Après l’Armistice, la Revue du Rhin et de la Moselle prit le relais de L’Alsacien-Lorrain de Paris. En décembre 1919, il se présenta aux élections municipales de Paris sous l’estampille du Bloc national républicain. Élu dans le quartier de l’Arsenal, il fut conseiller municipal de Paris (et conseiller général de la Seine) de 1919 à 1935. En 1923, il avait reçu la Légion d’honneur au titre de publiciste et homme de lettres « pour services rendus à la cause française ». Il continuait à publier, collaborant au Matin, à L’Éclair, L’Écho de Paris, L’lntransigeant. Ses livres restèrent consacrés à l’Allemagne, fascination et hostilité mêlées : il calquait sa vision de 1870 et de 1914 sur les relations internationales des années trente.

« Sainte Odile, patronne de l’Alsace », L’Occident n° 78, Paris, mai 1908 ; L’Alsace-Lorraine de nos jours, Paris, 1908, couronné par l’Académie Française; « La Nouvelle Alsace », Revue pour les Français n° 4, 1910 ; Les Alsaciens-Lorrains contre l’Allemagne, Paris-Nancy, 1918 ; Les vrais criminels, diplomatie et duplicité prussienne, Paris, 1926 ; La France est-elle défendue ? (La propagande allemande, ses armes, ses méthodes, ses succès), Paris, 1931 ; De Bismarck à Stresemann (Comment l’Allemagne fait l’opinion publique), Paris, 1932.

Le Conseil municipal de Paris (« Nos Édiles »), Annuaire administratif et municipal de 1921 à 1936.

Liliane Kaercher (1995)