Magistrat, député, (C) (★ Strasbourg 11.11.1753 † Strasbourg 20.11.1841).
Fils aîné de Pierre François Mathieu, membre du Conseil des XV et bailli de la noblesse de Basse Alsace, et d’Élisabeth Le Chasseur. ∞ 23.2.1784 à Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune, Marie Françoise Olinet, fille de François Olinet, marchand, et de Jeanne Simon ; 9 enfants. Après des études de droit, il devint rapidement secrétaire du Conseil des XIII, puis en 1788 avocat général du Magistrat de Strasbourg. Depuis 1786 membre de la loge La Candeur. Le 15 janvier 1790, il fut, avec son frère Jacques Mathieu © et son cousin Michel Léonard Mathieu ©, un des fondateurs de la Société des Amis de la Constitution dont il devint président en décembre 1791. Le 6 février 1790, il fut élu procureur syndic de la commune, mais démissionna le 4 mars 1791. Réélu le 27 septembre 1791 après la démission de Levrault © et encore le 15 novembre 1791, suspendu le 22 août 1792, il fut encore réélu le 10 décembre 1792 par 1 117 suffrages sur 1 941, mais fut suspendu le 18 janvier 1793 par les représentants en mission Couturier, Rühl et Dentzel. Partisan du maire de Dietrich ©, menacé par les Jacobins, il se réfugia à Saint-Dié, où il fut préposé aux subsistances et d’où la famille de sa femme était originaire. Arrêté le 5 frimaire an II (= 26 novembre 1793) sur ordre d’Euloge Schneider ©. C’est sans doute lui qui figure sur la liste des prisonniers au Séminaire : « Michel Mathieu aus St. Dieuz, Ackermann ». Transféré à la maison de Darmstadt le 18 frimaire an II (= 3 décembre), il fut libéré par ordre de Foussedoire © le 3 brumaire an III (= 24 octobre 1794). Installé comme maire de Strasbourg le 18 janvier 1795, il démissionna le 25 février. C’est bien de lui qu’il s’agit et non de Michel Léonard (procès-verbal de la Commune : « Michel Mathieu »). Après sa démission il s’était encore réfugié à Saint-Dié où sa femme donna le jour à une fille en 1796. Le 19 floréal an V (= 8 mai 1797), à Strasbourg, au mariage de sa sœur Éléonore Hortense avec Michel Thomassin, il est cité comme témoin : « homme de loi, ancien procureur de la commune et maire de Strasbourg ». L’Annuaire du Bas-Rhin de l’an IX (1801) le mentionne comme commissaire du gouvernement près le Tribunal criminel du Bas-Rhin, fonction qu’il exerçait encore en 1814. Le 25 germinal an XI (= 15 avril 1803), il fut élu au Corps législatif par 60 voix sur 116. Il fit encore partie de la Chambre des députés de la première Restauration (1814-1815). Le 3 avril 1818, il fut nommé conseiller à la cour royale de Colmar. Membre de la Légion d’honneur.
Réflexions sur les inquiétudes auxquelles paraissent se livrer nombre de citoyens de cette ville, par J.M. Mathieu, ancien avocat général de la ville de Strasbourg, Dannbach, 1789, 23 p. (sur les institutions de la ville, le droit de bourgeoisie) (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 9500) ; À mes concitoyens, par Mathieu, ancien avocat général, tract électoral, 1790, 7 p. (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 40 553/6 et 7, M 6296 (texte allemand avec indication erronée au crayon « Michel Léonard ») ; Éclaircissement et désaveu au sujet d’une liste imprimée qui m’est faussement attribuée, signée « Mathieu ancien avocat général», 7 février 1790 (le catalogue de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, III, p. 694, M 123 055 n° 32, l’attribue par erreur à Michel Léonard) ; Lettre familière de Mathieu l’aîné à Jacques Mathieu, 25 février 1791 (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 26674) (lettre fictive, pamphlet: voir R. Reuss, Constitution civile du clergé, I, Strasbourg, 1922, p. 127, n. 1) ; Lettre autographe datée de la maison de Darmstadt, 29 avril 1794, à sa femme à Saint-Dié (Archives municipales de Strasbourg, Fonds des Amis des arts, liasse 132) ; Lettre de Michel Mathieu du 29 nivôse an III (18 janvier 1795) à sa femme habitant Saint-Dié racontant comment il a été sollicité de devenir maire de Strasbourg (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, Ms 3758, n° 242, collection d’autographes, référence aimablement indiquée par M. Claude Betzinger).
Archives municipales de Strasbourg, FM boîte 31, Corps municipal II pluviôse an III ; registre du Conseil général de la commune 25 nivôse an III, 16 pluviôse an III, archives modernes, division II, 473/2726, registre d’écrou, p. 176, division C 9-47, 10-53, 10-56, 247 (Police) 247/2293, 252/2330 ; Registres paroissiaux Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune et Saint-Louis ; État-civil, liste dactylographiée des maires de Strasbourg (« Michel Léonard » au lieu de « Michel ») ; Namensverzeichnis sämtlicher Mitglieder von der am 15 Januar 1790 errichteten Gesellschaft der Constitutionsfreunde, s.l.n.d., p. 4 (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 5941, n° 52) ; L’Alsace du 23.11.1841 (notice nécrologique) ; E. Barth, Les hommes de la Révolution, p. 102 (« Michel Léonard Mathieu aîné » ; en grande partie biographie de Michel Mathieu) ; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, 1897-1902, II, p. 640 (1774); R.-A. Robinet, Dictionnaire historique et biographique de la Révolution et de l’Empire 1789-1815, II, Paris, 1899, p. 535; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 477 (même erreur, mais dates exactes de Michel Mathieu) ; Himly, Chronologie de la Basse Alsace,Strasbourg, 1972, p. 153,154, 167,183 (« Michel Léonard » au lieu de « Michel »), 184 (même erreur, et « d’Heidolsheim »).
† Louis Kammerer (1995)