Homme politique, diplomate, (C) (★ Strasbourg 4.1.1755 † Toulouse 8.10.1825).
Frère de Jean Michel Mathieu ©. ∞ Amélie Lambot de Fougères, fille d’un notaire de Paris; sans descendance mâle. Après des études de droit, devint conseiller du prince de Hohenlohe-Bartenstein. Membre de la loge maçonnique Isis depuis 1781. En 1787 secrétaire de l’Assemblée provinciale. Le 15 janvier 1790, il fut avec son frère Jean Michel © un des fondateurs de la Société des Amis de la Constitution. Le 15 octobre, il proposait une motion sur l’organisation du clergé protestant, réclamant en particulier la nationalisation de leurs biens qui fut réfutée par Christophe Guillaume Koch ©. Le 22 octobre, par une nouvelle motion, il demandait que les curés royaux ne soient pas assimilés à des vicaires, mais aux curés des paroisses et touchent un traitement de 1 200 livres. Procureur général syndic du district de Strasbourg au moins depuis le 15 janvier, il devint procureur général syndic du département du 21 février au 21 septembre 1791. Élu député du Bas-Rhin par 418 voix sur 581, le 26.8.1791 (Archives départementales du Bas-Rhin, 134 J 36), il siégea parmi les modérés. Pendant la Terreur il resta caché. En 1796, il était sous-chef de la 1ère division politique au ministère des Affaires extérieures. En raison de ses connaissances particulières en droit germanique, il fut envoyé en 1802 à la Diète de Ratisbonne avec le citoyen Laforest, plénipotentiaire, pour traiter de l’indemnisation des princes possessionnés sur la rive gauche du Rhin. Le 17 thermidor an XIII (= 7 août 1805), il fut renvoyé du ministère. Profitant de ces négociations, il s’était fait une fortune considérable: le 3 thermidor an X (= 11 août 1802), il acquit le château d’Oberbronn revendu en 1824, puis le 27 thermidor an XI (= 5 août 1803), il acheta aux héritiers de Jean de- Dietrich © par moitié avec son frère Philippe Gaëtan © le château de Reichshoffen (Archives départementales du Bas-Rhin 38 J 372) et reprit le 30 brumaire an XIII (= 24 novembre 1804) la part de son frère. C’est sans doute depuis ce moment qu’il se faisait appeler « Mathieu de Reichshoffen ». Mais il ne tarda pas à revendre le château à Athanase Renouard de Bussière ©, beau-frère de Philippe Gaëtan par alliance (21 mai 1811) (Archives départementales du Bas-Rhin, 7 E 42/48, référence communiquée par J. Vogt).
Mathieu, secrétaire provincial d’Alsace. L’Alsace et Strasbourg. Essai sur la division de la municipalité en bureaux de police et d’administration ; des assemblées populaires ; division méthodique de la province d’Alsace, 25.1.1790, 58 p. (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 31 975); Projet d’organisation du clergé protestant, 15.10.1790, 22 p. (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 8941, n° 49) ; Discours de M. Koch sur la motion de M. Mathieu concernant les protestants d’Alsace, 15 p. (ibidem, n° 39) ; Motion faite à la société des Amis de la Constitution le 22.10.1790 par Jacques Mathieu, procureur syndic du district au sujet des curés royaux (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 8941, n° 51 ) ; Réponse familière de Jacques Mathieu, procureur général syndic du département du Bas-Rhin à la lettre familière de Michel Mathieu, 13.3.1791, 6 p. (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 26 672), lettre fictive, pamphlet (voir R. Reuss, Constitution civile du clergé, I, Strasbourg, 1922, p. 273, n. 1) ; Copie de la lettre de Jacques Mathieu procureur syndic du district de Strasbourg à Xavier Levrault procureur de la commune au sujet du paiement des pensions aux religieux, 18 janvier 1791 (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 125 748/54) ; Opinion de M. Mathieu député du Bas-Rhin sur la loi concernant le monopole des tabacs, Chambre des députés, séance du 29 novembre 1814, 38 p. (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 100 973) (pour la continuation temporaire du monopole); Rapport de M. Mathieu concernant le mariage entre beau-frère et belle-sœur, 18.12.1814, 24 p. (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 100 974).
Archives départementales du Bas-Rhin, 1 L 1555 ; Arnault, Biographie nouvelle des contemporains, XIII, s.l.n.d., p. 95 ; M. Michaud, Biographie universelle, Leipzig-Paris, 1843-1865, XXVII, p. 258 ; F.-C. Heitz, Les sociétés politiques de Strasbourg 1790-1795, Strasbourg, 1863, p. 3 ; Nouvelle biographie générale, XXXIV, Paris, 1865, c. 242 (erreurs: « aîné de quatre frères»; date de décès) ; E. Barth, Les hommes de la Révolution, Mulhouse, 1877, p. 101 (erreurs: M. Jacques « père » ; le fait décéder à Colmar en 1812) ; R.-A. Robinet, Dictionnaire historique et biographique de la Révolution et de l’Empire, II, Paris, 1899, p. 534 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 477; J.-M. Bott, « L’activité maçonnique en Alsace pendant la Révolution », Revue d’Alsace, 1955, p. 31 (erreur : frère de Michel Léonard); Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 131, 143; Z.-E. Harsany, La vie à Strasbourg sous la Révolution, Strasbourg, 1975, p. 284, n. 48 (même erreur); E. Haug, « Zum ehemaligen Schloss in Oberbronn », L’Outre-Forêt, n° 70, 1990, p. 43, 44, 49-50.
† Louis Kammerer (1995)