Prêtre, organiste, musicologue, compositeur, (C) (★ Dinsheim 16.7.1871 † Strasbourg 12.2.1939).
Fils de Michel Mathias, instituteur et directeur d’école à Dinsheim, et de Louise Sommer, fille du directeur d’école d’Obernai. Très jeune, Mathias commença à pratiquer le violon et le violoncelle avant de se consacrer entièrement à l’orgue. Il fit ses études aux collèges de Zillisheim, d’Obernai et Saint-Étienne à Strasbourg. Entré au Grand Séminaire en 1892, il fut ordonné prêtre en 1897. L’évêque le nomma titulaire des grandes orgues de la cathédrale de Strasbourg en 1898 ; il y resta en fonction jusqu’en 1908 (date à laquelle l’instrument fut démonté et entreposé jusqu’en 1935). En 1901, Mathias obtint le titre de docteur en philosophie (lettres) après une thèse sur Die Tonarien (publiée à Graz en 1903) et celui de docteur en théologie en 1907 après une thèse sur Der Strassburger Chronist Königshofen als Choralist. D’abord chargé de cours (1907), puis professeur de musicologie et de musique sacrée à la faculté de Théologie catholique de Strasbourg (1913), Mgr Fritzen © le chargea alors de la direction du Grand Séminaire (1908). En même temps, Mathias fut nommé chanoine titulaire de la cathédrale. Il fonda l’Institut Saint-Léon (musique sacrée) et créa la revue musicale Caecilia. Au congrès de la Société internationale de musique à Vienne (Autriche) en 1909, Mathias établit, notamment avec Albert Schweitzer ©, le règlement général international pour la facture d’orgues (Internationales Regulativ für Orgelbau) et fit partie des promoteurs du Retour vers Silbermann (publication sur André Silbermann ©). Après la promulgation du Motu Propriode Pie X, Mathias se consacra à la redécouverte et à la réorganisation du chant grégorien, publia en 1912 un Gradualis Romani [Epitome ex Editione Vaticana Gradualis Romani (quod hodiernae musicae signis.)] en notation moderne et, par la suite, les accompagnements de ces mélodies grégoriennes. En 1908, il céda son poste d’organiste de la cathédrale à son frère aîné, le chanoine Jean Martin Mathias (★ Dinsheim 22.11.1878 † Strasbourg 31.7.1949). Après la première guerre mondiale, Mathias consacra son activité essentielle à la composition, à l’exécution de ses œuvres et à la reconstruction des grandes orgues de la cathédrale. L’école-maîtrise de la cathédrale était dirigée par son frère cadet, Michel Eugène Joseph Mathias (★ Dinsheim 30.3.1874 † Strasbourg 2.11.1947), également organiste à l’église Sainte-Madeleine de Strasbourg. Ses compositions, uniquement religieuses, comprennent 28 cantates, une douzaine de messes et d’oratorios (Misericordias Domini op. 71 et Urbem Virgo op. 75 sont les plus connus), des motets, des pièces d’orgue, des recueils d’accompagnement de cantiques et de mélodies grégoriennes. Les manuscrits de ses œuvres sont conservés à la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg et leur catalogue publié par A. Bender (voir bibliographie).
L. Braun, « Die Kunst im Dienste der Silbermannorgel des Strassburger Münsters. Ein Beitrag zu den neuesten Kompositionen des Kanonikus D. Dr. F. X. Mathias », Jahrbuch der Elsass-Lothringischen wissenschaftlichen Gesellschaft, 1928; A. Bender, F. X. Mathias : l’extraordinaire musicien de Dieu, S. l., 1960; Dictionnaire de la musique II, 1970, p. 696; P. Wagner, La musique en Alsace, Strasbourg, 1970, p. 269-276 ; U. S. C. Cent ans de musique sacrée en Alsace, 1982, p. 27-31.
Robert Pfrimmer (1995)