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MATERNE saint

Premier évêque connu de Cologne (IVe s.). Appelé à Rome en 313 par l’empereur Constantin pour faire partie d’une commission ayant à arbitrer dans une querelle théologique opposant en Afrique du Nord les catholiques et les donatistes. Prit part l’année suivante au concile d’Arles qui condamna les donatistes. Sa mort, dont on ignore l’année, est fêtée le 14 septembre. Peut-être a-t-il été également évêque de Tongres dont le diocèse était contigu à celui de Cologne. Selon la Vie d’Euchaire, Valère et Materne forgée à Trèves à la fin du IXe siècle ou dans la première moitié du Xe siècle pour étayer les prétentions de l’archevêque de Trèves au rang de primat de la Gaule et de la Germanie, les trois saints concernés auraient été envoyés par l’apôtre Pierre lui-même en Gaule et en Germanie pour y prêcher le message du salut, ce dont ils se seraient acquittés avec succès. Materne, alors sous-diacre, serait mort à Ehl (Elegia), mais aurait été ramené à la vie quarante jours plus tard par la vertu de la crosse épiscopale de saint Pierre qu’Euchaire serait allé chercher à Rome. Les trois missionnaires se seraient alors rendus à Trèves où ils auraient déployé une grande activité. Pendant 40 ans Materne y aurait été évêque et y serait mort. Au XIIe siècle, l’auteur de la chronique d’Ebersmunster affirma que Materne. avait détruit un temple païen à Ebersmunster et érigé avec ses compagnons, à la place de celui-ci, un sanctuaire dédié à saint Pierre (Saint-Pierre-le-Vieux). Il aurait converti de nombreux Strasbourgeois et fondé les églises de Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg et du Dompeter près d’Avolsheim. Depuis lors Materne est réputé avoir été l’évangélisateur de la Basse Alsace. Dans cette légende il peut y avoir une parcelle de vérité : Ehl semblerait avoir été gagné au christianisme dès la première moitié du IVe siècle.

Vita Eucharii, Valerii, Materni, dans Acta sanctorum Januarii, II, Anvers, 1643, p. 918-922 ; Gesta Trevirorum, dans Monumenta Germaniae Historica Sanctorum VIII, p. 145-148; passage du Chronicon Ebersheimense, dans Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde 34, 1908, p. 154-158.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 260-262 ; Clauss, Die Heiligen im Elsass, Düsseldorf, 1935, p. 91-96 et 215-218 (iconographie) ; W. Levison, Aus rheinischer und fränkischer Frühzeit, Düsseldorf, 1948, p. 7-27 ; J.-J. Hatt, « Informations archéologiques », Gallia 26, 1968, p. 412-413.

† Christian Wilsdorf (1995)