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MASSÉ Mathieu Joseph

Administrateur du Bas-Rhin, (C) (★ Grenoble 9.5.1753 † Strasbourg 24.4.1831).

Fils de Jacques Massé, militaire, et de Marie Rose Amecourt. ∞ 28.11.1780 (publication de mariage à Strasbourg) Marie Françoise Fessler (★ 1760), fille de Jean Théobald Fessler, ancien lieutenant au Royal Allemand, puis bourgeois et batelier à Strasbourg, et de Marie Barbe Drouot dite Lamarche. Entré très jeune au régiment de Beaujolais, sergent en 1770, fourrier en 1776, Massé obtint son congé définitif en 1779, puis s’installa en 1780 comme maître d’écriture à Strasbourg, où il acquit le droit de bourgeoisie. Lieutenant en second de la garde nationale strasbourgeoise en 1791, il s’affilia à la Société populaire jacobine en 1792, y assumant les fonctions d’archiviste puis de trésorier et compta parmi les plus exaltés des Jacobins de Strasbourg, sans d’ailleurs être extrémiste. Le 24 janvier 1793, les commissaires de la Convention nationale, Couturier et Dentzel © le nommèrent membre du Conseil général « régénéré » du département. Lorsque fut levé le 8e bataillon de volontaires du Bas-Rhin (baptisé « bataillon de l’Union ») pour aller combattre les Vendéens, bien que chargé d’une nombreuse famille (7 enfants), Massé s’enrôla le 17 mai 1793, fut élu capitaine le 21 et partit le 27 mai. La déroute infligée à son unité à Vihiers, Maine-et-Loire, le 18 juillet 1793 tempéra quelque peu ses fanfaronnades « sansculottiques » et son ardeur guerrière. Comme d’autres officiers jacobins du bataillon de l’Union (Sarez ©, Téterel ©, etc…), il s’empressa de revenir au plus vite à Strasbourg, où il fut alors nommé adjudant de la place le 18 septembre 1793. Avec la loi du 14 frimaire II (4 décembre 1793) sur le gouvernement révolutionnaire, prirent fin ses fonctions d’administrateur du département. Le 21 nivôse II (10 janvier 1794), les représentants en mission Baudot et J.-B. Lacoste ordonnèrent son arrestation comme étant suspect et dangereux, et sa déportation à Dijon, d’où il ne revint qu’à la fin de mars 1794. Co-auteur d’un pamphlet traitant le maire Monet d’opportuniste et d’intrigant, il fut assigné le 5 floréal II (24 avril 1794) devant le juge de paix, et se rétracta pitoyablement. Après Thermidor, Massé fut poursuivi comme ancien terroriste, incarcéré le 8 prairial III (27 mai 1795), mais libéré deux mois plus tard. Le 23 fructidor III (9 septembre 1795) le Comité de salut public de la Convention nationale le réintégra dans ses fonctions d’adjudant de la place, mais devant le tollé provoqué par cette nomination d’un terroriste, il le mit en demi-solde le 4 vendémiaire IV (26 septembre 1795). Massé s’installa à Avolsheim comme mesureur de bois au canal, et le 3 frimaire VI (23 novembre 1797), il fut nommé adjoint de l’agent municipal d’Avolsheim à l’administration municipale du canton de Molsheim, mais, ne maîtrisant pas l’allemand, il fut remplacé quelques semaines plus tard. En floréal VI (avril 1798) il retrouva son poste d’adjudant de la place de Strasbourg qu’il assuma jusqu’en 1815.

Le sans-culotte Massé au général Dièche, commandant la division et la place de Strasbourg. Dijon, impr. P. Causse [1794], 10 p. – Histoire de la Propagande et des miracles qu’elle a faite à Strasbourg pendant son séjour dans cette commune dans le mois de frimaire de la présente année. Dijon, impr. P. Causse [1794], 14 p. (en collaboration avec Jung ©, Daum, Voigt et Wolff ©} – Discours prononcé à la Société populaire dans sa séance du 17 fructidor l’an 2 de la République française une et indivisible, par Massé [Strasbourg, 1794], 15 p. – Discours prononcé à la société populaire de Strasbourg dans sa séance du 4 vendémiaire l’an 3 de la République, par le citoyen Massé, et dont la Société a arrêté la traduction et l’impression dans les deux langues [Strasbourg, 1794], 14 p. – Aux Archives municipales de Strasbourg, dans le « fonds des Jacobins » (inventaire de F. Schwicker, 1990) sont conservées une dizaine de très intéressantes lettres de Massé à la Société populaire de Strasbourg relatant le périple et les avatars du bataillon de l’Union, expédiées de l’Isle-sur-le-Doubs, Dole, Autun, Orléans, Tours, Chinon, Oudon de juin à septembre 1793.

Archives municipales de Strasbourg, police 242, 243/813 et 146 (rép. VII) ; RAM-11(art. 265) et 14
(p. 11) ; Cons. Mal 39/574 et 580 ; 1 MW 47 et 111 à 113 ; 44 MW 32 ; 205 MW 11/C. I ; 280 MW 41 ; XI, 279(f° 242 et 245). Archives départementales du Bas-Rhin, 1 L 730; 6 L 13 (p.4385) ; 31 L 13; 110 L 8 (n° 103) ; 8 E 16/2. – Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg M 5.941-123 ; M 6.809-11 à 14 ; M 40.551-22. Archives nationales, W.185 n° 1336 ; W.431,956. – Service historique de l’Armée de Terre, 3Yf31931. – Le Républicain, Paris, t. 1. (n° 219, p. 939) ; Livre bleu, t. I et 2 ; Jean Ritter, Les sans- culottes de Strasbourg en Vendée avec le futur général Hugo : le 8e bataillon de volontaires du Bas-Rhin dit le bataillon de l’Union (1793), Paris, 1989 (inédit, ms aux Archives municipales de Strasbourg) ; Hugues Lacroix, L’autorité militaire à Strasbourg pendant la Révolution française (commandement de la division militaire, commandement de la place), mémoire de D.E.A., Strasbourg II, 2003.

Claude Betzinger (2006)