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MARZOLFF Frédéric Alfred

Sculpteur, (Pl) (★ Strasbourg 4.3.1867 † Rountzenheim 4.5.1936).

Fils de Frédéric Édouard Marzolff, tonnelier, et de Caroline Wendling. ∞ I 21.4.1898 à Strasbourg Sophie Strohl, fille de Jean Georges Strohl et de Sophie Lobstein. ∞ Il 29.1.1926 à Rountzenheim Emma Weiss, native de Barr. Après son apprentissage chez le sculpteur Eugène Dock ©, Marzolff fréquenta l’École des Arts décoratifs de Strasbourg. En 1889, Marzolff partit pour Munich où il fut élève de W. von Rümann et où il fit la connaissance du sculpteur Adolf Hildebrand. Marzolff réalisa à Munich son Athlète bandant l’arc qui lui valut le premier prix d’État et qui fut acquis par la suite par la Ville de Strasbourg. Après avoir passé deux ans à l’Académie de Munich, Marzolff revint à Strasbourg et enseigna à l’École des Arts décoratifs. En 1893, Marzolff exposa au Salon des Artistes français dont il fut élu lauréat. Vers la même époque, Marzolff adhéra au groupe de Saint-Léonard, animé par Charles Spindler ©. Grâce au mécénat du prince de Hohenlohe-Œhringen, Marzolff put faire un séjour à Florence en 1901. En 1914, Marzolff s’établit à Rountzenheim où il déploya, jusqu’à sa mort, une grande activité comme en témoignent ses nombreuses œuvres qui trahissent à la fois l’influence de Rodin et de Hildebrand. En 1931, Marzolff fut décoré des Palmes académiques. L’œuvre de Marzolff paya un lourd tribu pendant l’Annexion de 1940 à 1944 : plusieurs de ses monuments aux morts dont celui de Soufflenheim et de Strasbourg-Neudorf furent détruits de même que le monument la Marseillaise à côté de l’Hôtel de ville. Marzolff éprouva aussi quelques échecs au cours de sa carrière: ses projets pour les monuments Pasteur, Lamartine et Victor Hugo ne furent pas acceptés par les jurys; il en fut de même pour le monument de Wissembourg. En novembre 1986, la commune de Rountzenheim organisa en l’honneur de Marzolff une exposition rétrospective au foyer protestant.

Parmi les principales œuvres on relève : à Strasbourg : les quatre figures monumentales symbolisant le travail qui ornent le pont Kennedy, avenue d’Alsace ; le monument de la Marseillaise (1922), détruit pendant l’occupation et reconstitué en 1980 dans le square de l’Hôtel de ville par les tailleurs de pierre de l’Œuvre Notre-Dame ; les lions sur la porte d’entrée de la Préfecture, rue Brûlée ; les figures allégoriques du Rhin et de la Moselle (1898), 5 rue du Mal Joffre ; Héraclès tuant le lion à l’Orangerie ; la Famille sur l’immeuble de la Sécurité sociale, rue de Genève; les statues de Jacques Sturm et de Daniel Specklin (1902) sur la façade des Petites Boucheries, rue de la Haute-Montée ; le buste de Victor Nessler à l’Orangerie ; celui du professeur Eugène Bœckel aux Hospices civils (1903) ; celui de Léon Hornecker aux musées; les médaillons de Rouget de Lisle et du maire Dietrich à l’immeuble de la Banque de France, place Broglie ; celui du maire Jacques Peirotes, rue Peirotes ; celui du préfet Henri Borromée (1928); les monuments aux morts de Kœnigshoffen, Neudorf et de la Robertsau dont certains furent détruits ou mutilés pendant l’Annexion. À Haguenau : bustes du maire Nessel et de l’abbé Hanauer au Musée historique ; le lion sur le boulevard Nessel ; un bûcheron et une cueilleuse de houblon, place Robert Schuman ; à Mulhouse: le lion du jardin zoologique ; à Obernai : médaillon du chanoine Gyss (1901) et fontaine Sainte-Odile ; les monuments aux morts d’Oberbronn, Hatten, Rountzenheim, Soufflenheim et Altkirch (certains d’entre eux détruits pendant l’Occupation) ; médaille des noces d’or du prince Chlodwig zu Hohenlohe-Schillingsfürst (1897).

Revue alsacienne illustrée, 3, 1901, chronique, p. 15; 4, 1902, chronique, p. 54; 5, 1903, chronique, p. 50; 11, 1909, p. 98; Journal d’Alsace-Lorraine du 17.4.1905; Dernières Nouvelles d’Alsace des 20.11.1925, 12.11.1930, 7.5.1936, 22.11.1986; La Vie en Alsace, 1928, p. 1-4 et 1938, p. 41-42 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XXIV, 1930, p. 192-193; Schauinsland, n° 37, sept. 1930 (Beilage des Elsässer Bote) ; Das Reichsland Elsass-Lothringen 1870-1918, Institut der Elsass-Lothringer im Reich an der Universität Frankfurt, Francfort, III, 1934, p. 286-28; Das Elsass von 1870 bis 1932, t. 3, 1936, p. 287 ; L. Haffen, Der Bildhauer A. Marzolff zum Gedächtnis seines Todestages am 4. Mai 1936 ; R. Heitz, La sculpture en Alsace des origines à nos jours, Colmar, 1949, p. 103-104 ; H. Haug, L’art en Alsace, Grenoble, 1962, p. 185 ; Saisons d’Alsace, n° 47, 1973, p. 35; Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Dambach, Barr, Obernai, 1978, p. 69 ; 1985, p. 80, 83-85 ; K. Nohlen, Baupolitik im Reichsland Elsass-Lothringen 1871-1918, Berlin, 1982, p. 153, 158, 186, 237, 261 ; Ass. de la soc. d’Hist. et d’Archéol. Du Ried du Nord, 1986, p. 11-61 (avec portrait).

† François-Joseph Fuchs (1995)