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MARPECK (MARBECK) Pilgram

Ingénieur, chef anabaptiste, (A) (★ Rattenberg, Autriche, 1495 † Augsbourg 1556). ∞ Anna N. Né d’une famille active dans les affaires civiques de Rattenberg (Tyrol autrichien), il fut conseiller et maire de cette ville dans les années précédant 1528. N’ayant pas reçu de formation théologique, il devint responsable des mines de l’archiduc Ferdinand. Après l’échec d’une révolte paysanne en 1526, la région connut la naissance d’un mouvement anabaptiste. En janvier 1528, Marpeck quitta son travail ainsi que la ville pour motif de conscience. Il refusa, en effet, de dénoncer les anabaptistes qui se trouvaient parmi les mineurs. Après un court séjour en Bohème où il fut consacré comme chef anabaptiste, Marpeck acheta le droit de bourgeoisie à Strasbourg en septembre 1528. La ville l’embaucha pour assurer son approvisionnement en bois de la Forêt Noire. Tout en étant en dialogue avec Bucer et Capiton, il devint rapidement le dirigeant d’une des communautés anabaptistes strasbourgeoises. En 1531, l’influence de certains dissidents spiritualistes, surtout Hans Bünderlin et Christian Entfelder, dans les milieux anabaptistes strasbourgeois poussa Marpeck à publier deux livres (Clare verantwurtung… et Ain klarer vast nützlicher unterricht…). Ces premiers ouvrages du théologien anabaptiste laïc furent censurés cette même année pour hérésie. Les réformateurs commencèrent à être moins tolérants à l’égard des anabaptistes et Marpeck se trouva ainsi obligé de défendre sa théologie devant les autorités ecclésiastiques et civiles. Pour expliquer sa position à Bucer ©, il rédigea une confession de foi, document que le réformateur réfuta ensuite ligne par ligne. Plusieurs rencontres eurent lieu en décembre 1531 et janvier 1532, mais la ville de Strasbourg n’accepta plus la présence de l’anabaptiste à partir de ce moment. Cette période strasbourgeoise fut capitale pour le développement de la théologie de Marpeck. Ce fut là, pendant ces quelques années, qu’à partir de la pensée de Luther (contre les spiritualistes) et de Caspar Schwenckfeld © (contre Bucer) que Marpeck commença à élaborer une théologie de « l’humanité du Christ ». Cette pensée fut parmi les plus belles et profondes de l’anabaptisme du XVIe siècle. Après avoir été expulsé de Strasbourg, Marpeck passa le reste de sa vie en Suisse (clandestinement entre 1532-1544) et à Augsbourg (1544-1556).

Pendant ces années, de nombreuses communautés anabaptistes virent en Marpeck un dirigeant, pendant que lui-même travaillait pour unifier les groupes dispersés. Les dernières années de sa vie virent aussi une discussion christologique prolongée avec Schwenckfeld.

Clare verantwurtung ettlicher Artickel/so jetz durch jhrrige geyster schrifftlich unnd mündtlich ausschweben/von wegen der ceremönien dess newen Testaments/als Predigen Tauffen/Abendtmal/Schrifft etc., zu trost und sterck warhaffter Christen/newlich aussgangen. Auch betreffent Christi befelch/sein jüngern gethan. Und die aussgiessung dess heyligen Geystes. Gegründt in heyliger Schrift, 1531 (Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek) ; Ain klarer/vast nützlicher unterricht/wider ettliche Trück/und schleichendt Geyster/so jetz in verborgener weiss aussgeen/dadurch viel frommer hertzen verrirt und verfürt werden/kürtzlich/getrewer warnungweiss herfür gebracht, 1531 (Londres, British Library).

Bibliographie, en général : Loserth in Mennonitisches Lexikon, Bd. 3, Karlsruhe, 1938 (-1958), p. 25-34, complété dans Mennonite Encyclopedia, t. III, Scotdale, 1957, p. 491-502; Confession de Foi de Marpeck (Glaubensbekenntnis), janvier 1532, dans : M. Krebs, H.C. Rott, Quellen zur Geschichte der Täufer, I, Gütersloh, 1959, p. 416-518 et passim ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 243 ; N. Blough, Christologie anabaptiste : Pilgram Marpeck et l’humanité du Christ, Genève, 1984.

Neal Blough (1995)