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MARESQUELLE Henri Jean

Universitaire et botaniste, (Pr) (★ Nancy 30.11.1898 † Vendenheim 29.10.1977).

Fils d’Auguste Henri Maresquelle, professeur d’allemand, et de Louise Marguerite Schnell. ∞ 19.4.1927 à Pau Marguerite Constance Emma Goudard, (Pr) (★ Pau 11.11.1901 † Strasbourg 30.4.1982), fille d’Adolphe Goudard et de Lucie Ouri ; 1 fille. Titulaire du baccalauréat classique. Licencié ès lettres à 18 ans, il réussit en 1919 le concours d’entrée à l’École normale supérieure. Puis il obtint, avec cinq certificats, la licence de sciences naturelles, soutint un diplôme d’études supérieures de botanique, réussit en 1923 l’agrégation de sciences naturelles et devint professeur au lycée de Poitiers. Titulaire en 1929 du doctorat d’État de botanique, il fut nommé, après un stage en Allemagne dans le laboratoire du professeur Kuster, à l’Université de Strasbourg, en 1931 maître de conférences, en 1938 professeur et en 1946 directeur de l’Institut de Botanique, enseignant encore temporairement au Gymnase protestant de la ville. De 1953 à 1959, il fut le doyen de la faculté des Sciences, dont le gouvernement le nomma doyen honoraire en 1960. Il fut le promoteur de la construction du nouvel Institut de Botanique, rue Goethe, inauguré en 1967 (l’amphithéâtre porte son nom.) Toute son activité scientifique fut marquée par des intérêts polyvalents dus à sa culture classique. Les simples données scientifiques indiscutables incitaient le philosophe qu’il était à chercher le « pourquoi » des relations entre végétaux, galles, bactéries, actions d’ultrasons (Création du laboratoire de cécidologie, et de celui d’électrophysiologie végétale). Si son enseignement, s’ouvrant sur des horizons originaux, sut toujours trouver une attention peu commune chez les étudiants, ces derniers furent encore gagnés par ses qualités humaines, par l’intérêt personnel qu’il leur témoignait (par exemple sous l’occupation l’aide effective apportée à des victimes du racisme ou la compréhension accordée même à d’autres: égarés par une insidieuse idéologie nazie). Qualités de cœur. Non sans sourire les étudiants y associaient le fait qu’alors que le cheval se trouvait évincé des rues de Strasbourg le doyen lui trouvait une place dans le jardin botanique sous prétexte d’en retirer un engrais intéressant non chimique. L’histoire des remarquables investigations botaniques régionales l’amena naturellement à chercher et à trouver facilement le contact avec tous les botanistes contemporains, avec l’Association philomathique d’Alsace-Lorraine, dont il fit revivre le bulletin abandonné en 1938, avec le Club Vosgien, etc. Vu l’absence d’une « Flore régionale », il organisa, en particulier avec le concours de sa collègue Mlle Gagnieux, la réalisation d’une nouvelle « Flore d’Alsace » à partir des notes manuscrites d’Issler ©, Loyson ©, Walter ©. Constatant le tragique appauvrissement du patrimoine naturel de la province, flore et faune, il fonda avec le Dr Ulrich © l’Association des fédérations régionales de protection de la nature, dont il assuma la présidence, présent sur les terrains menacés, multipliant les contacts avec les maires, l’office national des forêts et d’autres instances intéressées. Désirant mener la protection de la nature par une activité strictement scientifique, sans assise politique il fonda avec le secrétaire général Ernest Heil © le groupe d’études CEGENAL. Chevalier de la Légion d’honneur, commandeur dans l’ordre des Palmes académiques.

J. Meyer, Hommage à Henri-Jean Maresquelle, Bulletin de l’Association philomathique d’Alsace-Lorraine 16, 1977, p. 124-135, avec la liste des publications et un portrait.

Gonthier Ochsenbein (1995)