Ecrivain, magistrat (★ Saint-Saulge, Nièvre, 28.8.1782 † Paris 1826).
Fils de Louis Antoine Marchangy († Saint-Saulge 9.10.1784), notaire royal (v. 1777-1784) et procureur ainsi que correspondant de la subdélégation, et de Madeleine Enfert. ∞ 25.10.1813 à Blotzheim Marie Joséphine Philippine Fidèle Thannberger, baronne Dembowsky (★ Blotzheim 7.11.1778 † Paris 14.12.1845), veuve de Louis Mathieu baron Dembowsky (★ Gora, Pologne, 1768 † Valladolid 18.7.1812), général de brigade, fille de Jean Michel Thannberger, notaire et maire de Blotzheim, et d’Anne Ignace Emonin. Ce bonapartiste fervent fit partie du conseil privé du comte d’Artois et se signala par son zèle royaliste sous la Restauration. Avocat général à la cour de Paris, puis à la cour de cassation, il
« exerça ses fonctions avec une rigueur extraordinaire » (Delabrousse). Prononça des réquisitoires fameux où « l’odieux le dispute au ridicu- le » (P. Larousse, 1873), ainsi celui contre les quatre sergents de La Rochelle (1822) qui lui valut la haine de la presse libérale et les félicitations officielles du tsar Alexandre. Tenta une carrière législative, mais l’ambition de ce personnage encombrant et orgueilleux fit peur à Villèle et à Peyronnet : élu dans la Nièvre et le Nord, il fut invalidé (1823) puis derechef dans l’arrondissement d’Altkirch (1824). Le ministère « lui avait dit mielleusement qu’il verrait sa nomination avec plaisir », alors qu’il écrivait le contraire au préfet du Haut-Rhin Puymaigre (Revue nouvelle d’Alsace-Lorraine, avril 1883, p. 559). Marchangy pensait que l’élection de son successeur, Knopff ©, n’avait été faite que pour lui frayer une voie de retour : cela ne se fit pas (Archives de la Nièvre, I E 298, lettre de Marchangy, Blotzheim, 20 août 1824, au baron de Muller, Colmar). Cet épisode électoral est intéressant dans la mesure où il montre l’état d’esprit des électeurs censitaires de l’arrondissement d’Altkirch qui élirent un homme conspué par les libéraux, alors que ledit arrondissement comprenait encore Mulhouse, fief du libéralisme.
Archives départementales de la Nièvre, 1 E 298, dossier Marchangy (la plupart des auteurs font naître Marchangy à Clamecy ou Nevers : il n’en est rien. Quant aux prétentions nobiliaires de Marchangy : il est issu d’une famille de robins) ; J.-N. Morellet, « Essai chronologique sur les légistes du Nivernais », Almanach… , 1840, p. 340; Dictionnaire général de biographie…, II, p. 1714; Grand dictionnaire universel du XIXe siècle (Larousse), X, Paris, 1873, p. 1142 ; La Grande encyclopédie. Inventaire raisonné des sciences, des lettres…, ouvr. coll., XXIII, Paris, s.d., p. 30 ; Revue nouvelle d’Alsace-Lorraine, avril 1883, p. 554-559; L. Delabrousse, « Les députés de l’Alsace sous la Restauration », Revue alsacienne, novembre 1883, p. 501 ; Dictionnaire encyclopédique universel, Paris, VI, p. 341 ; L. Grasilier, L’aventure des quatres sergents de La Rochelle, La Rochelle, 1929 ; J. Lucas-Dubreton, Les quatre sergents de La Rochelle, Paris, 1929 ; Nouveau Larousse illustré, Paris, V, s.d., p. 920 ; Larousse du XXe siècle, Paris, 1931, IV, p. 668 ; P. Leuilliot, L’Alsace au début du XIXe siècle, I, Paris, 1959 ; Grand Larousse encyclopédique, 1963, VII, p. 62 ; J. Baylot, Le « complot » des sergents de La Rochelle, Mame, 1969 ; A. Jardin-A. J. Tudesq, La France des notables. L’évolution générale 1815-1848, VI, 1973, p. 68; G. de Bertier de Sauvigny, Au soir de la monarchie. Histoire de la Restauration, 3e édition, 1974, p. 183 ; J. Drouillet, L. de Marchangy, Annales des pays nivernais, n° 8, 1974, p. 20 ; G. Thuillier, Pour une anthologie des auteurs nivernais jusqu’en 1914, Nevers, 1980, p. 150-153 ; P. Chevalier, Histoire de la franc-maçonnerie française, Paris, 1984, II, p. 166, 167, 218; Répertoire numérique de la sous- série 3 E. Archives notariales, Nevers, 1992 ; BERGHA, 66, 1994, p. 1370. La bibliographie de Marchangy se trouve au Catalogue général des livres imprimés de la Bibliothèque nationale, t. CVI, 1931, colonnes 79-80.
Patrick Madenspacher (1995)