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MANTZ

Famille de vieille bourgeoisie mulhousienne, (Pr), originaire du canton de Zurich. Elle joua un rôle important dans l’industrie textile. L’ancêtre, Alexandre Mantz, fut précepteur à l’école des filles à Mulhouse (1671-1678). Il s’était établi dans la ville en 1667. De 1678 à 1694, il fut pasteur à Illzach. Les Mantz s’allièrent par la suite aux familles patriciennes de Mulhouse : Spoerlin, Dollfus ©, Hofer ©.

  1. Jacques,

fabricant d’indiennes (★ Mulhouse 5.10.1710 † Mulhouse 6.1.1785). Fils d’Alexandre Mantz et de Catherine Spoerlin. ∞ 2.5.1765 à Mulhouse Anna Dollfus; sans enfants. Négociant-épicier, il se lança dans l’impression sur tissus et créa en 1768 une fabrique d’indiennes à laquelle il associa son neveu Jean © 2. Admis à la tribu des Tailleurs en juin 1745, échevin en 1750, servir des vignerons en 1785, ancien de l’église protestante.

  1. Jean,

négociant (★ Mulhouse 19.4.1744 † 25.12.1783). Fils de Jean Mantz et de Rosina Dollfus. Neveu de 1. ∞ I 3.10.1770 à Mulhouse Barbe Reinhardt ; 1 fille, ∞ II 3.2.1779 à Mulhouse Marie Madeleine Hofer ; 3 enfants. Admis à la tribu des Tailleurs en décembre 1770. Il fonda en 1777 la société Huguenin, Mantz et Cie. Cette firme associait l’indiennage, la filature et le tissage. À sa mort, l’entreprise continua sous la raison sociale Jelensperger-Thierry et Cie.

  1. Jean,

négociant, fabricant d’indiennes (★ Mulhouse 28.11.1779 † Mulhouse 29.11.1829). Fils de 2. et de Marie Madeleine Hofer. ∞ 21.2.1803 à Mulhouse Élisabeth Kohler ; 5 enfants, dont Sophie qui épousa le manufacturier Édouard Heilmann ©. Mantz créa en 1806 la société Kohler-Mantz qui avait succédé à l’entreprise Heilmann et Cie. Les Mantz restèrent dans la société jusqu’en 1846. La firme travaillait depuis 1825 sous la raison sociale Mantz et Heilmann, et à partir de 1830 sous la désignation Heilmann, Mantz et Cie. L’usine fabriquait des indiennes au rouleau, à la planche et à la perotine.

4. Jean,

industriel (★ Mulhouse 21.12.1803 † Mulhouse 2.4.1880). Fils de 3. ∞ 16.5.1825 Caroline Sophie Blech ; 4 enfants, dont Jean qui épousa Hortense Thierry-Mieg et Mathilde qui épousa Henri Spoerry. Il entra d’abord dans l’entreprise Mantz et Heilmann. En 1833, il s’associa à la manufacture de son beau-père, Blech-Fries et Cie qui prit la raison sociale Blech, Steinbach et Mantz. Il dirigea pendant vingt ans la partie commerciale. Membre fondateur de la Société industrielle, il y fit de nombreuses communications pour le développement de l’instruction primaire. Conseiller municipal de 1860 à 1865. Président du Tribunal de commerce. Membre du consistoire, président de la Société biblique et du comité de la Maison des diaconesses.

Il publia notamment dans le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse : « Rapport sur le mémoire de M. Richelot sur l’association des douanes allemandes », XVII, 1843, p. 387 ; « Rapport sur la situation de l’industrie cotonnière en France », XIX, 1845, p. 163.

Archives municipales Mulhouse, dossier Mantz ; A. Dollfus, « Notice nécrologique de Jean Mantz », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1880, p. 291-296.

Jean Émile,

industriel, botaniste, (★ Mulhouse 17.7.1860 † après 1935). Fils de Jean Mantz (★ Mulhouse 26.9.1826 † Mulhouse 11.2.1911), industriel, et de Hortense Thierry-Mieg (★ Mulhouse 28.11.1831 † Mulhouse 10.3.1900). Petit-fils de 4. ∞ 29.8.1889 à Mulhouse Marthe Louise Émilie Weiss (★ Mulhouse 4.7.1867), fille d’Armand Weiss, procureur impérial à Belfort, et de Mathilde Zuber ; 2 fils. Il fit des études au Collège scientifique de Lausanne, puis il partit en stage industriel pour Hambourg et l’Angleterre. Il s’associa en 1889 avec son père dans l’entreprise Dollfus et Mantz, une filature de coton qui comptait alors 22 000 broches. Un incendie ravagea l’entreprise en 1897. Il se retira des affaires pour se consacrer aux œuvres de la Société industrielle de Mulhouse, mais surtout à la botanique. Il constitua un herbier qu’il légua à la Société industrielle, qui le mit à son tour à la disposition de l’Université de Strasbourg. Une violette (viola X mantziana), un saule (salix X mantzii) et une pédiculaire (pedicularis X mantzii) lui furent dédicacés. Président du comité d’histoire naturelle de la Société industrielle, il publia plusieurs notices sur les parcs nationaux de Suisse et d’Italie.

« Note sur les trapa natans », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1908, p. 25 ; « Rapport sur l’ouvrage de M. l’abbé Gilles Sifferlen « La vallée de Saint-Amarin », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1908, p. 443 ; « Excursion botanique au Maroc », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1924, p. 562 ; « Le parc national italien du Grand Paradis », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1926, p. 389 ; « Notice botanique sur le Monte Giorgio (Tessin) » ; Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1935, p. 549.

Ph. Mieg, Histoire généalogique de la famille Mieg (1895-1934), Mulhouse, 1934, n° 305 ; P.-R. Zuber, « Émile Mantz », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1962, p. 33.

† Raymond Oberlé (1995)