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MANDEL Paul

Universitaire biochimiste, membre de l’Académie des Sciences, (I) (★ Lodz, Pologne, 14.11.1908 d. Strasbourg 6.10.1992). ∞ Luba Strykowska ; 2 fils, dont Jean-Louis ©, professeur de génétique médicale à la faculté de Médecine de Strasbourg. Après des études secondaires, Mandel entra à l’Université de Varsovie où il obtint un diplôme de mathématiques (1928). Par la suite, il s’inscrivit à la faculté de Médecine de Strasbourg, où il fut interne des hôpitaux (1933-1938). Il suivit la faculté à Clermont-Ferrand, au moment de l’évacuation de Strasbourg, et obtint le doctorat en médecine en 1940, avec une thèse intitulée Recherche sur la richesse des hématies en hémoglobine au cours des états anémiques. Exclu de la carrière universitaire par les lois raciales de Vichy, il prépara et obtint un doctorat ès sciences naturelles en 1941 (Contribution à la connaissance du métabolisme azoté normal et pathologique du chien). Engagé volontaire dans la Résistance (1943-1945), il fut nommé après la Libération chef de service de médecine interne (1946-1954), maître de conférences en 1952, professeur titulaire de biochimie (1954-1979) et biologiste des Hôpitaux (1963-1979). Ses recherches sur le cancer et sur la neurochimie lui valurent d’être nommé directeur du groupe de recherche sur le cancer (Unité de recherche INSERM) (1964-1979) et du Centre de neurochimie (Laboratoire CNRS), dont il fut le fondateur (1965-1979). Mandel s’est intéressé très tôt à la biochimie du cerveau, en particulier aux problèmes posés par l’épilepsie ; ses recherches ont permis la mise au point d’un médicament toujours largement utilisé, le Valproate. Ses travaux sur les neuro-transmetteurs l’ont fait largement remarquer sur le plan international. Intéressé par les acides nucléiques à une époque où leur importance était encore sous-estimée, Mandel s’est lancé dans une série de travaux qui sont à l’origine de développements importants en biologie moléculaire et en particulier ont ouvert une voie nouvelle de thérapeutique anti-tumorale. Bien d’autres recherches ont été abordées par Mandel et sont poursuivies par ses nombreux élèves en France et dans le monde. Membre de l’Académie des Sciences (1982) et de l’Académie nationale de Médecine ; Fellow of the New York Academy of Sciences (1977); lauréat de l’Académie de Médecine (1948) et de l’Institut (1953 et 1971) ; officier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite.

Ses travaux ont conduit à des publications très nombreuses. Il fut auteur ou co-auteur de 1 480 publications, de 230 rapports sur invitation, et contribua à 65 ouvrages divers.

Travaux de P. Mandel Exposé analytique des travaux scientifiques de…, s.l.n.d., [1981] ; Notice de P. Mandel présentée pour son élection à l’Académie des Sciences, s.l.n.d., [1982] ; Dernières Nouvelles d’Alsace du 8.10.1992 ; Le Monde du 9.10.1992.

Mathilde Brini (1995)