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MAIMBOURG Louis

Prêtre, (C) (★ Ribeauvillé 19.9.1773 † Colmar 9.9.1854).

Fils de Nicolas Maimbourg, huissier royal de la cour de Colmar, et de Marguerite Marchal. À cause de la Révolution, il fit des études en Suisse, y fut ordonné en 1796 à Lucerne et célébra sa première messe dans l’abbaye bénédictine d’Einsiedeln. Après avoir adhéré au Concordat à Ribeauvillé le 9 août 1802, il accompagna Mgr Zaepfel © à Liège en qualité de secrétaire. Sur la présentation de son oncle Marchal ©, ancien abbé de Marmoutier, Mgr Saurine © l’admit au poste de secrétaire de l’évêché à partir de janvier 1803. Chanoine titulaire en 1804. Progressivement, il prit de l’ascendant en l’absence de tout Conseil épiscopal, proposant des solutions à l’évêque et suggérant tel candidat pour tel poste ecclésiastique. Chargé d’exécuter les ordres de Mgr Saurine, il fut vite jalousé du clergé. En 1811, il fut sacrifié par l’évêque qui, pour se tirer d’une mauvaise passe personnelle, n’hésita pas à le renvoyer, et fut nommé curé d’Obernai. Le 26 décembre 1813, les vicaires capitulaires le nommèrent provicaire général des arrondissements de Strasbourg et de Sélestat dans la prévision d’une vacance prolongée du siège. Le 16 juin 1814, il fut nommé curé de Colmar, poste qu’il occupa jusqu’en 1854. Le 17 juin 1815, il fut désigné dans la même ville pour « défendre de l’autorité civile l’innocence des prêtres qui auraient été calomnieusement dénoncés »; quelques mois plus tard, il fut à nouveau requis pour l’entreprise « épuratoire » contre « les ecclésiastiques qui sortant de leurs devoirs avaient pris une part active et scandaleuse à l’entreprise de l’usurpateur (Napoléon Ier) ». En 1816, il fit partie de la commission qui demanda la rétractation des constitutionnels. Il saisit toutes les occasions pour témoigner son attachement à la monarchie. La tournée de Mgr le prince de Croy © devenant presque une marche triomphale en 1820 grâce à ses soins, il fut nommé chanoine honoraire en 1823. Le 18 juin 1827, Mgr Le Pappe de Trévern © le nomma vicaire général honoraire, s’occupant spécialement du Haut-Rhin et y résidant. « L’évêque du Haut-Rhin » était à nouveau dans les arcanes du pouvoir, conseillant d’opérer telle mutation ou prenant la défense de tel desservant. Les archives tant départementales que paroissiales, contiennent une multitude de rapports à l’écriture quasi illisible sur tous les personnages influents en Alsace dans la première moitié du XIXe siècle. En 1828, il accueillit Charles X à Colmar, puis en 1831 Louis-Philippe. En 1839, il fut candidat malheureux à la coadjutorie de Mgr Le Pappe de Trévern, la candidature d’André Raess © étant mieux soutenue que la sienne. Dans les dernières années de sa vie, il favorisa l’implantation de la Congrégation du Sacré-Cœur à Kientzheim, l’ouverture du collège libre à Colmar ainsi que la venue des petites sœurs des pauvres et des sœurs de Niederbronn. En fait son influence réelle prit fin avec l’arrivée de Mgr Raess © sur le siège de Strasbourg. Chevalier de la Légion d’honneur, le 15 mai 1840.

Archives de l’évêché de Strasbourg, Reg 45 ; Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg, Ms 2063, p. 447-451 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 227 ; M. Schickelé, Le curé Louis Maimbourg (1773-1854), Strasbourg, 1910 (fondamental, à partir des archives paroissiales encore conservées au presbytère Saint-Martin de Colmar) ; P. Muller, La révolution de 1848 en Alsace, Strasbourg, 1912; F. Ponteil, « La candidature du curé Maimbourg à la coadjutorie de Strasbourg », Revue d’Alsace, 1933, p. 448-498 (d’après Archives nationales, F 19 2633) ; P. Leuilliot, « L’épuration du clergé alsacien sous la Restauration », Revue d’Alsace, 1936, p. 60-77, 185-195, 287-304, 446-460; idem, La Restauration et les Cent-Jours en Alsace, Strasbourg, 1958 ; idem, L’Alsace au début du XIXe siècle (1815-1830), cf. index ; R. Epp, Le mouvement ultramontain dans l’Église catholique en Alsace au XIXe siècle (1802-1870), Strasbourg, 1973 ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 4904 ; Cl. Muller, Dieu est catholique et alsacien. La vitalité du diocèse de Strasbourg au XIXe siècle (1802-1914), Strasbourg, 1987, passim ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 277 ; Cl. Muller, « Le clergé catholique à Strasbourg en 1814 d’après les notes de l’abbé Trombart », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, 20, 1990, p. 41.

Claude Muller (1995)