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MAGNUS Albertus (Albert le Grand)

Théologien, prédicateur (★ Lauingen, Souabe, 1193 † Cologne 15.11.1280).

L’illustre savant séjourna plusieurs fois en Alsace, peut-être avant 1240, en tout cas en 1245 et 1246, puis pendant dix-huit mois en 1268-1269, période où les indications sont les plus précises. Il professa la théologie surtout comme lecteur du couvent des Dominicains de Strasbourg, d’abord dans leur première église hors les murs, au Finckwiller, puis dans celle édifiée près de la cathédrale. Sa prédication a laissé peu de traces. En revanche, Albert exerça des fonctions déléguées par l’évêque et le pape ; il conféra notamment des indulgences, en général de 40 jours ou d’un an et 40 jours, particulièrement aux fidèles qui effectuaient des dons pour la construction des commanderies de Saint-Jean de Strasbourg, Colmar, Sélestat, Mulhouse, mais aussi à divers couvents tels que Sainte-Catherine et Saint-Marc de Strasbourg, ainsi qu’à ceux qui fréquentaient ces sanctuaires certains jours de fête. En grand nombre, Albert consacra des clercs, des églises, des chapelles, des autels dans toute la région, notamment le chœur de l’église Unterlinden de Colmar. En outre, il fut appelé avec l’évêque de Spire à aplanir un conflit entre l’évêque et la ville de Strasbourg (1268). Enfin, durant une vacance pontificale, il fut même chargé de fulminer l’excommunication contre le duc Barnim de Stettin (1269), au nom du pape Clément IV. Deux philosophes strasbourgeois de renom furent instruits en partie par Albert, Hugo Ripelin ©, auteur d’un Sommaire de la vérité théologique, manuel souvent attribué à Albert à la fin du Moyen Âge, et Ulrich Engelberti ©, son disciple préféré.

L. Pfleger, « Albert der Grosse und das Elsass », Archiv für elsässische Kirchengeschichte, 5, 1930, p. 1-18 ; Neue Deutsche Biographie, I, 1953, 144-148 ; Encyclopédie de l’Alsace, I, 1982, 105 ; M. Entrich, Albertus Magnus. Sein Leben und seine Bedeutung, Graz-Vienne-Cologne, 1982.

† Philippe Dollinger (1995)