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MACKAU de

Famille noble d’Alsace, originaire d’Irlande, où l’ancienne famille équestre des Mac’ho ou Maccau habitait le district de Galloway, province de Conacia. Une branche de cette famille quitta l’Irlande, à la fin du XVIe s., pour échapper à la politique de la reine Élisabeth, et s’établit dans la Flandre espagnole, à Waremme, capitale de la Hesbaye, où plusieurs de ses membres servirent dans les armées de Philippe II. C’est de cette époque que date la transformation du nom de Mac’ho, Mak’ho ou Mac cau en Mackau.

Archives départementales du Bas-Rhin, E 1075 (1) (XVIIe s.-1750) (arbre généalogique) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 220-222 ; Archives Mackau, Watier de Saint-Alphonse et Maison (156 AP I, II, III). Inventaire de Ch. de Tourtier-Bonazzi, Paris, 1972 (avec armes, arbre généalogique en fin de volume, ill. et éléments de bibliographie).

1. MACKAU François Guillaume, baron de,

stettmeistre de Strasbourg, (C) ( Longchamps, diocèse de Liège † Karlsruhe 1.10.1731). Fils de Dietrich de Mackau, seigneur de Longchamps, et de dame Jeanne de Boux. ∞ I 1676 Catherine Barbe Albertini d’Ichtersheim († 5.2.1695, inhumée dans l’église de Saint-Ludan). ∞ II 25.6.1695 Françoise Marie d’Elsenheim († 3.9.1714). Il quitta son pays fort jeune, pour entrer comme page au service de Gustave IX, roi de Suède, sur la recommandation duquel il devint directeur de l’école d’équitation ou académie noble de Stuttgart. Vers 1675, il vint en Alsace, où sa femme lui apporta en dot le petit château de Fegersheim et une petite partie du village de Hurtigheim d’où il prit le nom de Mackau de Hurtigheim. Directeur de l’école d’équitation ou Académie noble de Strasbourg, en 1680, il obtint le droit de bourgeoisie le 9 janvier 1694. Après remariage, il fut nommé inspecteur général des haras royaux d’Alsace. En 1694, il entra au Magistrat de Strasbourg. Le 16 septembre 1698, il fut fait baron du Saint-Empire, titre qui lui fut confirmé par Louis XIV © en 1701. Il fut élu stettmeistre de Strasbourg, le 5 janvier 1708.

Armorial d’Alsace, p. 44, n° 29.

2. MACKAU François Joseph de, baron de Hurtigheim,

stettmeistre, (C) († 1.2.1751, inhumé dans la chapelle de l’ancienne église de Hurtigheim).
Fils de François Guillaume
de Mackau © 1. ∞ 4.3.1700 à Strasbourg, Saint-Louis, Anne Clothilde Saint-André de Marnais de La Bastie, fille du lieutenant de roi Charles de La Bastie., baron de Verceil, et de dame Charbonneau ; 13 enfants, dont François Charles Guillaume ( 1706), membre du Grand Sénat de Strasbourg de 1728 à 1730, et Marie Henri (1714-1778), chanoine de la cathédrale de Metz. Il ajouta à son patronymique celui de Hurtigheim et il s’appela dès lors baron de Hurtigheim. Il succéda à son père dans ses emplois publics. Il fut directeur de l’Académie noble, se distingua comme capitaine dans le régiment de La Marck et fut décoré de la croix de Saint-Louis. Conseiller noble au sénat de Strasbourg (1704-1723), il fut reçu à la Chambre des XV (1717-1747), et nommé stettmeistre à vie le 6 janvier 1724. En 1727, il se démit de ses fonctions de directeur de l’Académie noble en faveur du baron de Zedwitz et se fit recevoir le 23 septembre, membre de la Chambre des XIII (1747-1751). Par lettres patentes du 20 août 1746, Louis XV lui accorda le privilège exclusif de faire fouiller et exploiter pendant l’espace de trente ans les mines de houille ou de charbon de terre à Lalaye, au Val de Villé.

Archives départementales du Bas-Rhin, E 1075(1) (contrat de mariage) ; Archives départementales du Bas-Rhin, G1786(3) (liquidation des biens) 1714; L. Sittler, Histoire de Fegersheim-Ohnheim, Strasbourg, 1982, p. 77-79 (procès contre M. H. d’Oberkirch).

3. MACKAU Louis Éléonor de,

stettmeistre ( 26.5.1727 † 18.12.1767, inhumé dans l’église de Saint-Ludan). Fils de François Joseph de Mackau © 2. ∞ Marie Angélique de Ficte de Soucy ( 1723 † Vitry- sur-Seine, Val-de-Marne, 10.2.1800). Il porta pendant quelque temps, comme son père, le nom de Hurtigheim, qu’il abandonna bientôt pour reprendre celui de sa famille. Conseiller noble au Sénat de Strasbourg, le 3.1.1748, il entra dans la Chambre des XV, en 1755, et fut nommé, la même année, stettmeistre : de 1757 à 1766, il fut sept fois en régence ; ambassadeur du roi Louis XV près la diète germanique, il ne conserva pas moins ses fonctions au Magistrat de Strasbourg. Sa veuve, élève de Saint-Cyr, devint, le 10 décembre 1771, sous-gouvernante de Mmes Marie-Clotilde et Élisabeth de France et reçut, plus tard, la même mission auprès des enfants de Louis XVI ©, charge qu’elle laissa à sa mort à sa fille aînée, Renée-Suzanne-Marie-Louise de Mackau.

Sur Angélique Charlotte de Mackau, marquise de Bombelles : Comte Fleury, Angélique de Mackau, marquise de Bombelles et la cour de Mme Élisabeth, Paris, s.d. (portrait) ; idem, Les dernières années du marquis et de la marquise de Bombelles, Paris, 1906 (portraits) ; A. Kobler, Das Schloss Wartegg und die Umgestaltung Europas, Rorschacher Neujahrsblatt für 1958, 1957 ; J. Rohr, « La famille du comte de Bombelles », Cahiers sarregueminois, n° 9, avril 1973, n° 10, décembre 1975, p. 578-583; Marquis de Bombelles, Journal I-II, 1780-1789, éd. par J. Grassion et Fr. Duriffe, Genève, 1978-1982 ; Marquis de Bombelles, Journal d’un ambassadeur de France au Portugal 1786-1788, éd. par R. Kann, Paris, 1979.

Iconographie : portrait dans Lehr, L’Alsace noble, 1870.

4. MACKAU Armand Louis, baron de,

lieutenant-colonel de dragons, diplomate, ( Vitry-sur-Seine 29.5.1759 † Paris 18.3.1827). ∞ 1780 Angélique Madeleine Félicité Alissan de Chazet. Fils de Louis Éléonor de Mackau © 3. Devint conseiller noble au sénat de Strasbourg. Mackau devint ministre plénipotentiaire près le duc de Wurtemberg à Stuttgart et ministre près le cercle de Souabe. Il passa comme ambassadeur à Florence en 1791, puis à Naples en 1792. La Révolution vint mettre fin à sa carrière diplomatique. Il échappa aux croisières anglaises, il se retira à Vitry-sur-Seine, où il remplit longtemps les fonctions de maire. Nommé ministre du gouvernement consulaire auprès du Saint-Siège après le 18 Brumaire, il y fut remplacé par le cardinal Fesch, en 1804. Sa fille Anne Angélique ( Stuttgart 12.7.1790) devint dame d’honneur de l’impératrice Joséphine, et son fils Ange René Armand ( Paris 19.2.1788 † Paris 13.5.1856), amiral, ministre de la Marine, député et sénateur.

Ch. de Tourtier-Bonazzi, « Un diplomate d’Ancien Régime aux prises avec la Révolution : Armand-Louis de Mackau (1759- 1827) », Revue d’histoire diplomatique, janvier-mars 1969, p. 46-49.

Iconographie : Correspondance d’Annette de Mackau comtesse de Saint-Alphonse (1790-1870), éd. par Ch. de Tourtier-Bonazzi, Paris, 1967.

Patrick Werrn (1995)