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LUCK Louis Henri

Industriel, (Pl) (★ Graffenstaden 7.7.1864 † Graffenstaden 22.5.1925).

Fils d’Édouard Luck, de Strasbourg, sous-directeur de l’usine SACM de Graffenstaden, et de Sophie Wilhelmine (Guillaumette) Mürsch. Il fit des études secondaires au Gymnase protestant de Strasbourg, puis fréquenta l’École supérieure de commerce de Paris (1881-1883). Il entra à l’usine de Graffenstaden de la Société alsacienne de constructions mécaniques en octobre 1884 comme attaché au directeur technique, Charles Brauer ©. Il devint sous-directeur le 1er octobre 1899 et fit partie du comité de gestion constitué le 1er mai 1900 en qualité de directeur commercial. Avec Théophile Heyler ©, il entreprit des travaux considérables d’extension de l’établissement. Au moment de l’« affaire de Graffenstaden » (1912), il fut l’objet des mêmes poursuites que Heyler, mais ce dernier endossa toutes les responsabilités. En août 1913, le conseil d’administration désigna Luck comme directeur général. Quelques jours avant le début de la guerre, il partit pour la France, où il travailla pour l’usine de Belfort de la Société alsacienne, qui produisait des pièces d’artillerie et de munitions. Il reprit ses anciennes fonctions en novembre 1918 et fut aussi en 1918-1919 l’un des principaux collaborateurs du Service industriel du Haut-Commissariat (puis
Commissariat général) de la République en Alsace et Lorraine. Secondé par son neveu, Édouard Brauer ©, il agrandit encore l’établissement. Il fit construire 28 logements ouvriers à Illkirch-Graffenstaden entre 1920 et 1922. Membre de la Chambre de commerce de Strasbourg depuis 1896, il en devint vice-président en 1922. Il fut aussi vice-président de la Chambre patronale de la métallurgie du Bas-Rhin (1919-1925) et administrateur de la Banque d’Alsace et de Lorraine. Quoique strasbourgeois, il appartenait à la Société industrielle de Mulhouse. Il était président de l’Union des sociétés de gymnastique du Bas-Rhin et présida également le comité d’organisation de la 47e fête fédérale de l’Union des sociétés de gymnastique de France, qui devait se tenir à Strasbourg quelques jours après son décès. Chevalier de la Légion d’honneur (1922).

Archives départementales du Bas-Rhin, 121 AL 112; M. Matheus, « Causerie sur l’origine et le développement de l’usine de Graffenstaden », Bulletin de l’association des ingénieurs d’Alsace et de Lorraine 10,1923, p. 14-31 ; M. Lévy, Habitations ouvrières à Illkirch-Graffenstaden, Illkirch, 1924; Journal d’Alsace-Lorraine des 21, 24 et 30.5.1925 ; Dernières Nouvelles de Strasbourg du 25.5.1925 ; Strassburger Neue Zeitung du 30.5.1925; Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1925, p. 38; Discours prononcé par R. Hatt à l’occasion de la remise de la rosette de la Légion d’honneur à Max Wehrlin (27 mars 1954); M. Hau, L’industrialisation de l’Alsace, Strasbourg, 1987, p. 362.

François Bernard et Léon Strauss (1995)