Professeur de théologie, (PI) (★ Strasbourg 20.3.1727 † Strasbourg 12.10.1783).
Fils de Jean-Michel Lorentz I © et frère de Jean-Michel Lorentz II ©. ∞ 15.7.1761 à Strasbourg Marguerite Madeleine Schweighaeuser, fille de pasteur. Tous les enfants issus de ce mariage sont morts jeunes, sauf une fille. Après des études au Gymnase protestant de Strasbourg entre 1733 et 1741, Lorentz s’inscrivit le 4 avril 1741 à la faculté de Philosophie. En 1744, il aborda les études de théologie, sous la direction de son père, notamment. Mais il montra très tôt des sympathies pour le piétisme. Malgré une crise de conscience vers 1750, il persévéra dans ses études et les compléta entre 1751 et octobre 1752 par une pérégrination universitaire en Allemagne, s’arrêta à Iéna pour y entendre des savants illustres, à Leipzig, à Wittenberg, où il prit le grade de docteur en philosophie, rencontra des luthériens et des calvinistes, des écrivains comme Gottschedt, Gellert, Maupertuis (à Berlin), etc. Une fois de retour à Strasbourg, il dut se contenter de fonctions modestes, comme celle de suppléant au Gymnase, à cause de l’hostilité de J. L. Froereisen ©. Néanmoins, Lorentz fut chargé en 1757-1759 de guider les fils du prince de Nassau-Sarrebruck, étudiants à Strasbourg. En 1761, il devint professeur au Gymnase et prédicateur à St-Nicolas, puis au Temple-Neuf. En 1768, il fut nommé professeur à la faculté de Théologie, ce qui lui permit d’acquérir le titre de docteur en théologie (candidat le 24septembre 1756; premières épreuves 23 et 27 juillet 1770, disputation inaugurale 1er mai 1771 : Rom. XI, 25-39 : de induratione Israelis ante finem dierum finienda, examen final 6 mai 1771). La même année 1771, il fut installé comme pasteur à Saint-Pierre-le-Jeune, qui devint un centre de ralliement des piétistes. Son action professorale et pastorale a été amplifiée par la publication de nombreux recueils de sermons qui eurent un grand succès. Lorentz s’intéressa également aux problèmes de l’éducation et aux missions. Enfin, il fut quatre fois recteur (hiver 1768-1769, été 1773, 1777, 1783) et huit fois doyen.
Haag donne une liste détaillée d’œuvres, en latin ou en allemand ; les plus souvent citées sont: Gottgeheiligte Sonntagsruhe,Tübingen, 1783, 2 vol., 2e éd. 1785 ; Sonntägliche gottgeheilgte Abendruhe, in andächtiger Betrachtung der sonn- und festtäglichen Episteltexte, Tübingen, 1784, 2 vol., rééd. 1786.
J. M. Lorenz, eloquentiae P.P.O., memoriae fratris optimi… Sigismundi Friderici L….. Arg. defuncti… (programma funebre),Strasbourg, 1783 ; autres nécrologies énumérées au Catalogue des Alsatiques III, p. 207-208 ; Chr. G. Joecher, Allgemeines Gelehrtenlexikon, op. cit., c. 2139-2140 ; A.G. Strobel, Histoire du Gymnase protestant…, Strasbourg, 1838, p. 161 ; E. et E. Haag, La France protestante, VII, op. cit., p. 126-127 (indications fournies par A. Jung) ; Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p. 150 ; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, 1897-1902 ; W. Horning, Zur Strassburger Kirchengeschichte im XVIIIten Jahrhundert, II. Teil, Die neue Zeit,Strasbourg, 1907, p. 19-25 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 195 ; J. Adam, Evangelische Kirchengeschichte der Stadt Strassburg bis zur französischen Revolution, Strasbourg, 1922, p. 19-25 ; H. Strohl, Le protestantisme en Alsace, Strasbourg, 1950, p. 241 -244 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 344, n° 3257 ; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, StrasbourgIII, 1981, p. 417-419, 421 ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 4822 ; La Faculté de Théologie protestante de Strasbourg, hier et aujourd’hui, 1538-1988, op. cit., p. 37 et s.
† Werner Westpal (1995)