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LIPPACHER Clément

Organiste et compositeur, (C) (* Haguenau23.11.1850 † Strasbourg 10.10.1934). Fils de Joseph Dominique L., boulanger, puis limonadier, de Marguerite Schmitt. Célibataire. Il fut d’abord élève de l’organiste et pianiste Edouard Ignace Andlauer © à Haguenau en 1863-1867 et l’ami de son condisciple Jean-Baptiste Jungk (* Haguenau 1854), plus tard organiste, chef de chœur et compositeur à New-York sous le nom de Young. Appuyé par Andlauer, L. entra  à l’Ecole Niedermeyer à Paris en 1868 grâce à une bourse de la ville de Haguenau qui soutenait alors -en complément d’une aide similaire de l’Évêché- les études de nombreux jeunes musiciens (Clément et Eugène Victor Lippacher, Balthasar Waitzenecker, Joseph Durrwaechter, Louis Fuhro, etc.). Après ses études à cette école, il fut nommé organiste de la cathédrale de Noyon (1870-1871), puis de celle d’Amiens (1872 – ?). Sa carrière se poursuivit à Paris où il fut nommé à Saint-Eugène (un poste prestigieux) de 1880 à 1905 au moins, à la suite de Raoul Pugno; il fut également organiste à Saint-Laurent (de 1900 à 1906, à la suite de Charles Quet). En 1897, il se présenta sans succès pour la succession de Léon Boëllmann ©, qui venait de décéder, pour le poste très recherché d’organiste de St-Vincent-de-Paul. Comme compositeur, L. signa de nombreuses œuvres d’orgue publiées à Paris autour de 1900, dont certaines sont à classer parmi les rares tentatives d’adaptation du style «debussyste» à cet instrument exigeant. L. fut également un ami proche du pianiste virtuose Raoul Pugno (1852-1914), avec qui il collabora pour la composition de musiques lyriques et d’œuvres de scène: une opérette, Joséphine vendue par ses sœurs qui recueillit une certaine audience et, surtout, Viviane, un ballet qui eut un succès considérable lors de sa création en 1886. L’œuvre connut alors plus de 200 représentations à Paris et fut souvent reprise, y compris dans les villes de province jusque dans l’entre-deux-guerres. Elle fut jouée à Haguenau en 1887, et partiellement redonnée par la Musique municipale en 1904. L. fut également l’auteur (entre autres) d’une Suite d’orchestre et d’un drame sacré, Le Christ, publiés à Paris, qui mériteraient d’être rejoués. Enfin, il fut le compositeur de pièces de piano et de quelques mélodies à succès autour de 1900. Après la première Guerre mondiale, L. semble avoir quitté la capitale pour revenir s’installer en Alsace où il vécut dans l’obscurité. Un autre Lippacher, Eugène Victor (* Haguenau12.2.1836), fils d’un instituteur et sacristain de la paroisse St-Georges de Haguenau est probablement un parent de Clément L. Également boursier de l’évêque et de la ville de Haguenau, il fit aussi des études à l’École Niedermeyer avant d’être nommé organiste de St-Léger, à Béziers.

AM de Haguenau, Daa 8; P. Guillot, Dictionnaire des organistes français des XIXe et XXe siècles, Mardaga, 2003.

Jean-Luc Gester (2004)