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LINCK Bartholomeus II

Peintre-verrier (*Zug vers 1555 † Strasbourg après 1612), sans doute fils de Bartholomeus I. Venant de Zurich, il acquit en 1581 le droit de bourgeoisie à Strasbourg et fut reçu à la tribu de l’Echasse. Il se maria trois fois, en 1581, 1589 et 1605. Les parrainages de ses enfants témoignent des relations qu’il entretenait avec le milieu artistique strasbourgeois et notamment avec des compatriotes comme Abel Stimmer, Christoph Murer ou Isaac Habrecht. Nous possédons son autoportrait sur un feuillet de 1583 extrait d’un livre d’amitié (Bern, Kunstmuseum). La Kunsthalle de Karlsruhe conserve de dessins de B. qui attestent l’influence de Tobias Stimmer. Il semble également avoir été sensible à l’art de Hans Jakob Plepp, de Bâle, et à celle de Jos et Christoph Murer, de Zurich. Bien que l’on ne connaisse aucun vitrail qui soit incontestablement de sa main, certaines œuvres lui ont été attribuées: le panneau de Beat Henszlin (Colmar, Musée d’Unterlinden), celui de la tribu de l’Ancre (Bâle, Musée historique, déposé au Musée historique de Strasbourg), celui de Matthieu Geiger (Darmstadt, Hessisches Landesmuseum) et enfin quelques vitraux de l’Hôtel de ville d’Oppenau. Sa réputation dépassait le cadre strasbourgeois. En 1604, Johann Pistorius, de Fribourg-en-Brisgau, lui commanda six vitraux. En 1607, il fut chargé de réaliser un panneau héraldique aux armes de la ville pour la salle du conseil de l’Hôtel de ville d’Obernai. En 1612, le peintre verrier Hans Peter Behem, de Francfort, qui avait reçu une commande pour la cathédrale de Mayence, avait prévu de les faire exécuter par B. Son nom est cité en 1617, mais on ignore s’il s’agit de lui ou de son fils Bartholomeus III ©.

F. de Lasteyrie, Histoire de la peinture sur verre d’après ses monuments en France, Paris, 1853, pl. XCVIII, XCIX; H. Meyer, Die schweizerische Sitte der Fenster-und Wappenschenkung vom 15. bis 18. Jahrhundert, Frauenfeld, 1884, p. 259-260; W. Wartmann, Les vitraux suisses au Musée du Louvre, Paris, 1908, p. 67-69, 84-85; Thieme-Becker XXIII, 1929, p. 253-254; F. Thöne, Tobias Stimmer. Handzeichnungen, Fribourg Br., 1936, p. 43, 81, 95, 97, 99- 101; F. Thöne, Ein Stammbuchblatt des Bartholomäus Lingg, Anzeiger für schweizerische Altertumskunde, 39. 1937, p. 131- 134 (autoportrait); H. Lehmann, Geschichte der Luzerner Gtasmaierei, 1941, p. 82; A. von Schneider, Die Glasgemälde des Badischen Landesmuseums Karlsruhe,Fribourg Br., 1950, p. 44, pl. 66; S. Beeh-Lustenberger, Glasmalerei im Hessischen Landesmuseum in Darmstadt, Frankfurt a. m., 1967, p. 341, 353, 362, pl. 232, 234; E. von Witzleben, Gemalte Glasscheiben, 1977, p. 117; V. Beyer, Les vitraux des musées de Strasbourg, 3e éd., 1978, p. 57-58; EA VIII, 1984, p. 4763; R. Lehni, Les vitraux du cloître de l’ancienne chartreuse de Molsheim, ASHAM, 1990, p. 23-74 (avec références bibliographiques complètes en note); M. Hérold et F. Gatouillat, Les vitraux de Lorraine et d’Alsace, Paris, 1994, p. 158, 170-172, 183, 245, 246, 262.

Roger Lehni (1995)