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LEVINAS Emmanuel

Philosophe (I), (Kaunas/Kovno, Russie, aujourd’hui Lituanie, 30.12.1905/12.1.1906, d. Paris, 25.12.1995).

Fils de Jehiel L., libraire, et de Deborah Gurvic. ∞ à Kaunas 1932 Raïssa (Marguerite) Lévi ; 2 enfants. Après ses études secondaires au lycée juif de sa ville natale, E. Lévinas commença ses études supérieures à la Faculté des Lettres de Strasbourg en 1923. La première année, il apprit le latin et se perfectionna en français. A partir de 1924, il s’inscrivit en philosophie et eut comme professeurs Maurice Pradines, Henri Carteron, puis Martial Guéroult, Maurice Blondel © et Maurice Halbwachs ©. Son camarade d’études à Strasbourg, Maurice Blanchot l’initia à la littérature française contemporaine. Sur les conseils d’une étudiante d’allemand, Gabrielle Peiffer, il découvrit la phénoménologie de Husserl et suivit, à la Faculté de Théologie protestante, le cours de Jean Héring ©, ancien élève de ce dernier. Après sa licence, il passa deux semestres (mars 1928 – février 1929) à l’Université de Fribourg-en-Brisgau : il y suivit les derniers cours de Husserl et fréquenta la maison du maître. Lévinas s’inscrivit ensuite au cours de son successeur, Martin Heidegger, dont il avait déjà lu Sein und Zeit. Encouragé par Heidegger, appuyé par Blondel qui lui procura une bourse, Lévinas participa du 17.3. au 6.4.1929 à l’une des rencontres philosophiques franco-allemandes de Davos, où il entendit Léon Brunschvicg, Ernst Cassirer et Heidegger et fit la connaissance de Maurice de Gandillac et de Jean Cavaillès ©. Il publia un premier article « Sur les Idées de M. Husserl » dans la Revue philosophique de la France et de l’étranger en 1930. Le 4.4.1930, il soutint à Strasbourg sa thèse de doctorat d’université préparée sous la direction de Pradines : Théorie de l’intuition dans la phénoménologie de Husserl. L’ouvrage, dédié à la mémoire de Henri Carteronn, décédé en 1927, couronné par l’Institut sur recommandation de Brunschvicg, avait été publié à Paris chez Vrin. En collaboration avec Gabrielle Peiffer, il avait traduit Les Méditations cartésiennes de Husserl. Il partit ensuite pour Paris, où il entra dans l’administration scolaire de l’Alliance israélite universelle, et continua à publier de nombreux articles de philosophie. Naturalisé français en 1931, il fit son service militaire en 1932. Prisonnier de guerre en Allemagne de 1940 à 1945, il devint ensuite directeur de l’Ecole normale israélite orientale de Paris tout en y enseignant la philosophie et le Talmud. Docteur d’Etat en 1961, il commença tardivement une carrière universitaire terminée comme professeur à Paris IV (1973-1976). Sa grande renommée intellectuelle et médiatique fut postérieure à son départ à la retraite.

R. Burggraeve, E. Lévinas. Une bibliographie primaire et secondaire, Louvain, 1986; F. Poirié, E. Lévinas, 1987; S. Malka, E. Lévinas, La vie et la trace, Paris, 1992; F. Poirié, E. Lévinas, Essai et entretiens, Arles, 1996; J. Derrida, Adieu à Emmanuel Lévinas, Paris, 1997; M.-A. Lescournet, Emmanuel Lévinas, Paris, 1994; Site Internet de l’Institut d’études lévinassiennes.

Léon Strauss (2005)