Député et sénateur, (c) (★ Cannes, Alpes- Maritimes, 6.2.1877 † Reichshoffen 27.8.1963).
Fils de 1. ∞ 10.1.1905 Jeanne Dugas, fille d’officier. Après ses études secondaires, L. commença des études médicales et suivit des cours à l’Ecole libre des Sciences politiques à Paris, avant de se consacrer à l’exploitation de ses propriétés agricoles à Reichshoffen, où il résida à partir de l’Armistice. En 1919, L. devint président de la section cantonale de l’Union populaire républicaine (UPR) de Niederbronn, et fut élu, le 16 novembre, député du Bas-Rhin sur une liste d’Union nationale. Le 30.11.1919, il fut élu maire de Reichshoffen, fonction qu’il exerça jusqu’en 1953, sauf pendant l’interruption de la guerre. A la Chambre des députés, L. présida la Commission d’Alsace et de Lorraine. Au sein de l’UPR, L. se situait à l’aile dite «nationale» du parti, favorable à une introduction progressive de la législation française en Alsace et en Lorraine. Dans le débat scolaire de 1919-1924, il se prononça, cependant, pour un enseignement bilingue à l’école primaire. En décembre 1921, il se prononça pour l’adjonction du qualificatif «national» à la dénomination de l’UPR, afin de se démarquer des autonomistes. En 1923-1924, il collabora activement à l’Echo d’Alsace et de Lorraine, l’organe de l’aile «nationale» de l’UPR, lancé en vue des élections législatives de 1924. Il fut actionnaire de la société éditrice du journal. Candidat sur la liste d’Union nationale aux élections législatives de 1924, L. ne fut pas réélu. A la fin de l’année, il participa à la création du Journal de l’Est, l’organe de la bourgeoisie nationale d’Alsace, dirigé par Jules-Albert Jaeger ©. Il fut également membre du comité de direction de la revue catholique nationale, Notre Droit, publiée de février 1925 à mai 1927 par l’Office d’information du Père Louis Riedinger. L. approuva les sanctions prises par le Gouvernement contre les signataires du manifeste du Heimatbund du 5.6.1926, et démissionna du comité directeur de l’UPR, après qu’il eut désapprouvé les sanctions. En octobre 1926, il participa à la création de s’Elsass, l’organe de l’aile «nationale» de l’UPR. Il présida le conseil d’administration de la société éditrice qui devint, en 1929, Les Editions d’Alsace et publia alors I’Elsässer Bote et ses diverses éditions locales. En janvier 1927, L. fut élu sénateur du Bas-Rhin sur la liste UPR-démocrates. Il s’inscrivit au groupe de l’Union républicaine du Sénat. Il approuva le décret du 12.11.1927 qui supprimait les journaux autonomistes, Die Zukunft, Die Wahrheit et Die Volksstimme, en utilisant une loi de 1895 sur les journaux de langue étrangère. L. quitta l’UPR lors de la scission de novembre 1928 et participa à la création de l’Action populaire nationale d’Alsace (APNA). En 1930, il devint membre du comité directeur de l’APNA du Bas-Rhin. En 1930-1931, L. suscita une violente polémique, dans laquelle l’évêque de Strasbourg, Mgr Ruch ©, fut impliqué, en déclarant, lors d’une conférence à Roubaix, qu’il fallait « décléricaliser l’Alsace». En octobre 1935, L. fut réélu sénateur sur une liste commune de l’UPR, des démocrates et de l’APNA. En 1936, il négocia la prise de contrôle des Editions d’Alsace par le groupe Alsatia, après que le Gouvernement eut décidé de suspendre les subventions qu’il accordait depuis 1929 aux Editions d’Alsace. En mai 1938, L. participa à la création d’un Groupement alsacien de vigilance et d’action économique, qui avait pour but de «lutter contre l’affaiblissement préoccupant de l’économie alsacienne». Au Sénat, il fut secrétaire de la Commission de l’enseignement de 1930 à 1935 et intervint sur les questions agricoles et régionales. Il fut vice-président du Syndicat des communes de France pour la défense des bois. Il quitta l’Alsace le 5.7.1940 et vota les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain, le 10.7.1940 à Vichy. Il se réfugia ensuite en Suisse, jusqu’à la fin de la guerre. Membre du comité exécutif provisoire du Parti républicain populaire, en février 1945, puis membre du comité directeur du Mouvement républicain populaire (MRP) du Bas-Rhin. Chevalier (1948) puis officier (1953) de la Légion d’honneur.
Sitzmann II, 147-148 ; Haegy, DPF-Jolly VI, 1970, p. 2265 ; J.- L. Hirtler, Le Mouvement Républicain Populaire dans le Bas- Rhin en 1945-1946, Strasbourg, 1970 ; Chr. Baechler, Le parti catholique alsacien, 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Strasbourg-Paris, 1982 ; EA VIII, 1984, p. 4716 ; DMRA, p. 262-263.
Christian Baechler (1995)