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LERSE François Chrétien

Historien, pédagogue, (PI) (★ Bouxwiller 9.6.1749 † Vöslau près de Vienne, Autriche, 15.6.1800).

Fils de Philippe Jacques L., membre du consistoire et conseiller du Landgrave de Hesse-Darmstadt, comte de Hanau-Lichtenberg, et de Suzanne Barth. Etudes secondaires au gymnase de Deux-Ponts, supérieures de théologie, d’histoire et de sciences naturelles aux universités de Leipzig et de Giessen. Immatriculé le 8.6.1770 à la Faculté de Théologie de Strasbourg. Membre de la société littéraire animée par J.D. Salzmann ©, où il se lia d’amitié avec Jung-Stilling © et Goethe ©, qui l’immortalisa dans un des personnages de Götz von Berlichingen (1773) en gardant son nom. En octobre 1771, L. prononça le discours de circonstance lors de la «journée de Shakespeare». Il devint ensuite précepteur des fils de Chrétien-Frédéric Pfeffel ©, diplomate et conseiller à la cour royale de Versailles. En 1776, il fut appelé à Colmar par Conrad-Théophile Pfeffel ©, frère cadet du précédent et fondateur de l’Académie militaire.
Professeur de langues vivantes, d’histoire et de tactique, puis directeur-inspecteur de l’Académie militaire, L. s’intéressa aussi à l’histoire locale et à l’art (il avait acquis une importante collection de tableaux et de gravures). Membre en 1778 de la Société littéraire protestante de Colmar, où il donna des conférences notamment, le 24.1.1781, sur le retable d’Issenheim qu’il attribuait, par erreur, à Dürer. En 1790, Lersé commanda un bataillon de la Garde nationale de Colmar, tout en continuant à participer à la vie culturelle de la ville. Le 23.12.1790 il fut admis à la Tabagie littéraire de Colmar. Devenu ensuite bibliothécaire et secrétaire du district, il intervint en octobre 1792 pour souligner auprès des responsables politiques l’intérêt de conserver les peintures anciennes des églises de Colmar et des Antonites d’Issenheim ; il sauva ainsi le retable peint par Grünewald ©. En raison de l’évolution du climat politique, L. démissionna de ses fonctions dans la Garde nationale, puis d’archiviste et de bibliothécaire du district de Colmar, le 1er février 1793 (il avait été nommé à ces postes après la fermeture de l’Académie militaire en 1792). Il quitta ensuite l’Alsace, sans toutefois figurer sur la liste des émigrés du Haut-Rhin. Il s’établit à Vöslau près de Vienne, où il entra au service de la comtesse Anne de Fries, veuve de Jean de F. ©, comme précepteur de son fils Maurice. Il accompagna en 1794 ce dernier à l’Université de Leipzig et entreprit jusqu’en 1797 des voyages d’études avec lui (Dresde, Berlin, Weimar). A son retour à Vöslau, il s’occupa de la collection de tableaux et de monnaies de la comtesse Anne de Fries.

BM Colmar, ms. 761, 2 ; texte de la conférence sur le retable d’Issenheim, 1781 ; Reformationsgeschichte der Stadt Kolmar, 1790 (réed. par J. Liblin, 1856, traduction française, 1929); Lobrede auf den Trajan von Plinius Caius Secundus, übersetzt in das Italienische von Vittorio Alfredi, von dem Italienischen ins Deutsche von Lerse, 1790, par H. Fischer ; Beschreibung des Isenheimer Altars, Le Musée de Colmar, 1875 (fac-similé de l’original allemand dans H.A. Schmidt, Die Gemälde und Zeichnungen von M. Grünewald, 1911).

ADB XVIII, 1883, p. 431 ; NDB XIV, p. 321 ; W. von Biedermann, F. L. in Weimar, Goethe-Forschungen, 1899, p. 107 s. ; Sitzmann II, 145 ; A. Becker, F. L., ein Zweibrücker Goethefreund, Mannheimer Geschichtsblätter, 1927, c. 115 ; P. Bolchert, Die Bedeutung der Pfeffelschen Lesegesellschaft in Kolmar, Archiv für Reformationsgeschichte, 1941, p. 295-296 ; L. Kubler, F.Ch. L. et le patrimoine artistique du Haut-Rhin, ASHLC, 1953, p. 116-123 ; M. Lanckoronska, F.Ch. L., ein Jugendfreund Goethes, Jahrbuch der Sammlung Kippenberg, 1970, p. 15 s.; NDB XIV, 1985, p. 320-321; J.-M. Schmitt, Bourgeoisie provinciale entre lumières et fumées. Recherches sur le recrutement de la Tabagie littéraire de Colmar, RA, 119, 1993, p. 264.

Philippe Legin et Walter E. Schäfer (1995)