Professeur de chirurgie (★ Roanne, Loire, 12.10.1879 † Cassis, Bouches-du-Rhône, 28.12.1955). ∞1931 N. Héliot, médecin ; 1 fille.
Fils d’un avoué, petit-fils et neveu de chirurgiens, il fit ses études médicales à Lyon et fut reçu docteur en médecine en 1906 avec une thèse sur Le traitement chirurgical du cancer de l’estomac (Lyon, 1906). Nommé agrégé de chirurgie en 1910 et chirurgien des hôpitaux de Lyon en 1919, il voyagea beaucoup, notamment en Suisse, en Allemagne et aux Etats-Unis où il rencontra Halsted et Cushing. Nommé le 11.11.1924 professeur de chirurgie à Strasbourg à la tête de la Clinique chirurgicale A, il accepta en 1933 la chaire de pathologie chirurgicale à Lyon pendant un an, puis revint à Strasbourg. Il succéda en 1938 à Charles Nicolle dans la chaire de chirurgie expérimentale au Collège de France. Il quitta Strasbourg au début de la guerre pour Lyon, puis pour Paris où il devint en 1942 le premier président du Conseil supérieur de l’Ordre des médecins. Il fut admis à la retraite en 1950. Ses travaux scientifiques et ses recherches d’ordre philosophique sont consignés dans plus de 17 volumes et plus de 1000 publications. Il travailla principalement dans le domaine de la chirurgie osseuse, vasculaire, des glandes à sécrétion interne, de la douleur, du sympathique. Il décrivit le premier la maladie post-opératoire, devenant ainsi le précurseur de la réanimation post-opératoire. Il donna son nom à une maladie, l’ostéoporose douloureuse métatraumatique, ainsi qu’à un syndrome, l’oblitération du carrefour aortique par thrombose. Il prôna une hémostase soigneuse et rigoureuse dans le geste opératoire. Il élabora un projet de réforme des études médicales. En tant que médecin, il attacha toujours une grande importance à l’élément humain de son métier. A Strasbourg, L. a laissé son nom à l’ancien pavillon chirurgical A et à l’amphithéâtre de l’actuel pavillon chirurgical A des Hospices civils. Grand officier de la Légion d’honneur, docteur hc de nombreuses universités étrangères, président de l’Académie de Chirurgie, membre de l’Académie de Médecine et de celle des Sciences, président de l’Association française de chirurgie.
R. Fontaine, L’idée de la maladie post-opératoire. L’œuvre du professeur René Leriche, Strasbourg médical, 1955, p. 561-580 ; idem, Le professeur René Leriche, Strasbourg médical, 1956/1, p. 1-5 ; G. Duhamel, René Leriche, chirurgien humaniste et humain, Gazette des Hôpitaux, 1956/1, p. 3-4; L.-M. Pautrier, Le Professeur René Leriche, Bulletin de la Société des Amis de l’Université de Strasbourg, n° 38, 1956, p. 5-10 ; A. Jung, René Leriche, Progrès médical, n° 84, 1956, p. 139-140; P. Stricker, Un maître et un patron : René Leriche, Les Cahiers français. Documents d’actualité, 1956/3, p. 25-27 ; H. Mondor, René Leriche, chirurgien, Paris, 1956, 195 p.; R. Courrier, Notice sur la vie et les travaux de René Leriche, Académie des Sciences, notices et discours, 1957/4, p. 206- 219 ; F.J. Beer, René Leriche tel qu’il fut, Les Nouvelles Littéraires, 1957/3, p. 5 ; C. Olivier, René Leriche, Chirurgie, n° 97, 1971, p. 11-19; A. Jung, Il y a 25 ans mourait Leriche. Souvenirs d’un ancien élève, Journal de médecine de Strasbourg, 1980/8, p. 519-524 ; R. Soupault, Le professeur Leriche (1880-1955), Médecine et hygiène, n° 39, 1981, p. 414-416 ; EA VIII, 1984, p. 4712.
Stempfer (1995)
