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LEOPOLD-GUILLAUME d’AUTRICHE

Archiduc, prince-évêque de Strasbourg (1626-1662), prince-abbé de Murbach et de Lure, (c) (★ Graz, 6.1.1614 † Vienne, Autriche, 2.11.1662, inhumé à la Kapuzinergruft).

Fils de l’empereur Ferdinand II et de Marie-Anne de Bavière ; neveu de 1. L.-G. fit une carrière entièrement consacrée à la défense des intérêts de sa maison, sur les champs de bataille, comme gouverneur des Pays-Bas espagnols de 1646 à 1656 (son activité la plus connue), et en tant qu’administrateur de nombreux évêchés. Au mariage de son oncle © 1, L.-G. obtint ses bénéfices ecclésiastiques. Il assura ainsi, partout où cela semblait nécessaire, la présence des Habsbourg. Dans ces conditions, on ne pouvait s’attendre à un traitement particulier de l’Evêché de Strasbourg. Celui-ci fut entièrement administré par l’évêque suffragant, Paul d’Aldringen © d’abord puis Gabriel Haug ©, qui tous deux appartenaient à des familles protégées des Habsbourg. Quant à l’archiduc, il ne vint jamais en Alsace. Les effets d’une telle carence ne tardèrent pas à se faire sentir. Le clergé et les catholiques alsaciens, au milieu des souffrances extrêmes occasionnées par la guerre de Trente ans, eurent, en sus, le sentiment d’être complètement abandonnés. Ainsi, non seulement l’archiduc n’apportait aucun secours à son clergé et à ses sujets, mais sa qualité de fils de l’empereur enlevait tout scrupule aux ennemis de celui-ci qui volaient et détruisaient tout sur leur passage. Cette triste situation ne trouva même pas un terme avec la paix de Westphalie (1648). L.-G. était, en effet, devenu depuis 1646 gouverneur des Pays-Bas espagnols et comme tel le principal ennemi de la France contre laquelle il livra plusieurs batailles. La présence de troupes françaises en Alsace, puis bientôt d’administrateurs (intendant, Conseil souverain) du roi de France posèrent de graves problèmes aux hommes d’Eglise qui devaient bien traiter avec eux en l’absence du prince-évêque. En 1656, les chanoines-comtes finirent par adresser à celui-ci un véritable ultimatum : qu’il vînt résider dans son diocèse ou, à tout le moins, qu’il accordât au Grand Chapitre le droit de procéder à l’élection d’un coadjuteur. Le roi de France avait déjà son candidat, en la personne de François Egon de Furstenberg © 7 qui fut élu évêque par le Grand Chapitre après la mort de L.-G.

P.A. Grandidier, op. cit., IV, Colmar, 1866, p. 1934 ; A. Gatrio, op. cit. ; Sitzmann II, 141-142; G. Livet, L’intendance d’Alsace sous Louis XIV. 1648-1715, Strasbourg, 1956 ; P. Joppen, Das Erzstift Magdeburg unter Leopold Wilhelm von Oesterreich (1628-1635), Studien zur katholischen Bistums- und Klostergeschichte (Magdebourg), XI, Leipzig, 1968, p. 290-342 ; L. Châtellier, op. cit. ; EA VIII, 1984, p. 4711 ; NDB XIV, 1985, p. 296-298 ; A. Leidl, Leopold Wilhelm, Erzherzog von Oesterreich (1614-1662), Die Bischöfe des Heiligen Römischen Reiches 1648-1803, Berlin, 1990, p. 265-267.

Louis Châtellier 1995)