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LECOURBE Claude Jacques

Comte, général, (C) (★ Besançon, Doubs, 22.2.1758 † Belfort 22.10.1815).

Fils de Claude Guillaume L., officier, et de Marie Valette. Après des études faites aux collèges de Poligny et de Lons-le-Saunier, il s’engagea en 1777 comme fusilier dans le régiment d’Aquitaine. En 1791, il fut élu capitaine au 7e bataillon des volontaires du Jura et partit pour l’armée du Rhin. C’était le début d’une carrière militaire durant laquelle il s’illustra sur de nombreux champs d’opérations : le Nord, la Moselle, la Meuse, le Rhin. Promu général de brigade en 1794, il se fit surtout remarquer à l’armée d’Helvétie lors de la campagne de 1799. Il reçut ensuite le commandement de l’aile droite de l’armée du Rhin sous la direction du général Moreau qui fit la campagne d’Allemagne de 1800. L’amitié de celui-ci lui valut d’être disgracié en 1804 et exilé dans le Jura. Au début de la Première Restauration, il fut nommé inspecteur général de la 6e division militaire. Après le retour de l’île d’Elbe, Napoléon offrit à L. le commandement du corps d’observation du Jura. Celui-ci «était chargé de la garde des débouchés qui existent entre cette ligne frontière depuis Belfort jusqu’à Genève». L. arriva à Belfort le 30.4.1815 et prit le commandement d’une armée de 9000 hommes. Il avait devant lui le 1er corps autrichien du comte de Colleredo-Mansfeld de 40.000 hommes. Entre le 26.6. et le 8.7., il défendit pied à pied le territoire français entre Huningue et Belfort, faisant preuve, par ses habiles manœuvres, de très grandes qualités de stratège. Retranché enfin devant Belfort, L. réussit à faire signer le 11.7. à un ennemi fatigué l’armistice de Bavilliers, qui était «une suspension d’armes entre le corps de l’armée autrichienne devant Belfort et le corps de l’armée française en position devant la place». Par sa brillante campagne, il avait mis en évidence pour la première fois l’importance du site de Belfort comme camp retranché. Par l’armistice de Bavilliers, il avait évité à la ville des bombardements et assuré le ravitaillement de la place jusqu’au licenciement de l’armée au mois d’août 1815. Déjà malade pendant la campagne, il mourut au milieu des soldats de l’armée qu’il avait commandée.

 

L. Blaison, La couverture d’une place forte en 1815. Belfort et le corps du Jura, Paris, s.d. ; Sitzmann II, 128 ; Six II, p. 85-87 ; J. Tulard, Dictionnaire Napoléon, Paris, 1987.

Yvette Baradel (1994)