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LECDEIG (LECKDEY) Paul

Théologien et pasteur, (PI) ( ★ Pays de Bade (date inconnue) † Munster septembre 1599).

Fils d’un pasteur du Margraviat de Bade. ∞ I N. Riedlinger, de Strasbourg (I Munster avant 1576). ∞ Il 1576 Catharina Graff, de Munster. L. est considéré comme le plus important pasteur de Munster au XVIe et XVIIe s. Après des études de théologie à Strasbourg, il y fut pédagogue au Collegium Wilhelmitanum, de 1562 à 1564. En 1563, l’archiduc Ferdinand © interdit le protestantisme dans la vallée de Munster, en tant que grand bailli de la Décapole. La même année, Thomas Wyel, pasteur principal à Munster, décéda ; le Magistrat de la communauté du val et de la ville de Munster souhaitait nommer un nouveau pasteur. L. fut choisi et arriva à Munster en 1564. Le Magistrat de la communauté du val et de la ville de Munster ayant nommé le nouveau pasteur en lieu et place de l’abbé de l’abbaye bénédictine St-Grégoire de Munster, dont le poste était vacant, L. s’attira les foudres de Nicolas de Bollwiller ©, bailli impérial, qui non seulement menaça le Magistrat de représailles, mais promit le pire des sorts au pasteur L. ; ces menaces restèrent lettre morte. De 1564 à 1569, L. vécut des années paisibles à Munster. La situation changea radicalement avec l’arrivée du nouvel abbé, Heinrich von Jestetten ©, qui avait pour mission de reconquérir le terrain perdu par le catholicisme. Le 18.7.1569, Heinrich von Jestetten fit son entrée à Munster, accompagné des représentants de l’archiduc Ferdinand, de l’évêque de Bâle, et de 30 nobles. Le 20.11.1569, alors que Jestetten faisait lire la messe dans l’église paroissiale St-Léger, consacrée depuis 1553 au culte protestant, des bourgeois munstériens ainsi que des membres du Magistrat firent irruption dans l’église, et firent monter L. en chaire. Le lendemain, Jestetten investit à nouveau l’église paroissiale qui resta en sa possession jusqu’au 8.12.1569, ce qui contraignit L. à baptiser son fils à la maison. Le 8.12.1569, les Munstériens profitèrent de l’absence de Jestetten pour briser les portes de l’église St-Léger et s’en emparer. L. fit un sermon sur le thème du Jugement dernier. Le 11.12.1569, Jestetten fut de retour et souhaita utiliser l’église St-Léger. Le troisième dimanche de l’Avent, il voulut faire lire la messe, mais se fit refouler sous la menace des armes par les Munstériens, et ne dut son salut qu’à la fuite. En 1573, de guerre lasse, il renonça à sa fonction d’abbé. Le 15.3.1575, le traité de Kientzheim fut signé, sous l’arbitrage de Lazare de Schwendi ©, entre l’abbaye et les représentants de la communauté du val et de la ville de Munster. L’abbaye s’engagea à verser un traitement annuel de 40 florins au pasteur de Munster, et à lui remettre 10 sacs de froment, 10 de seigle, 5 d’orge, 5 d’avoine et 2 foudres de vin. La même année, L. publia un règlement ecclésiastique (Kirchenordnung) au contenu sévère. Le 5.9.1577, L. signa la formule de concorde de Wittenberg. En 1570, il posa la première pierre du clocher de l’église paroissiale St-Léger.

J. Rathgeber, Münster im Gregorienthal, Strasbourg, 1874, p. 47-52 ; Dom Calmet, Histoire de l’abbaye de Munster, Colmar, 1882, p. 164 ; F. Hecker, Die Stadt und das Thal zu Münster im Gregorienthal, Munster, 1890, p. 51-54 ; L. Ohl, Geschichte der Stadt Münster und ihrer Abtei im Gregorienthal, Vorbruck-Schirmeck, 1897, p. 248-254 ; M. J. Bopp, Die protestantischen Pfarrer und Theologen des Münstertales in alter und neuer Zeit, I, ASHM, 1934, p. 60-67 ; Bopp I, p. 328, n° 3104.

Gérard Leser (1994)