Membre de la Convention (★ Frévent, Pas-de-Calais, 1765 † Paris 28.7.1794).
Fils d’un notaire. Avocat au Parlement en 1789, administrateur du district de Saint-Pol, puis membre de l’administration départementale en 1791. Siégea à la Convention nationale le 6.9.1792. Figure nationale du parti montagnard qui seconda Saint-Just © dans la mise en place d’une nouvelle politique à Strasbourg. Régicide afin de fonder la République : « Nous voilà lancés, les chemins sont rompus derrière nous ». Membre du Comité de Sûreté générale de septembre 1793 à Thermidor. Nommé avec Saint-Just représentant en mission dans le Bas-Rhin en octobre 1793 alors que les Autrichiens avaient envahi la région. Leur arrivée fut le signal d’une active politique de terreur : Euloge Schneider © fut amené à condamner une trentaine de personnes à être guillotinées. Le 31.10.1793, ils décidèrent la levée d’un emprunt de neuf millions de livres «pour soulager le peuple» (six étaient prévus à des fins militaires). Ils obligèrent les habitantes de la ville à quitter les modes allemandes «puisque leurs cœurs sont français». Ils proscrivirent le port d’ornements aux couleurs blanches de la royauté et réclamèrent celui de la cocarde tricolore. Quatre jours après la célébration de la Fête de la Raison du 20.11.1793 dans l’ancienne cathédrale, Saint-Just et Lebas ordonnèrent à la municipalité «de faire abattre dans la huitaine toutes les statues de pierre qui sont autour du Temple de la Raison». Les victoires de Hoche © contre les Autrichiens à la fin de l’année 1793 expliquent le départ des deux commissaires de la région. Le 25 brumaire (15 novembre), ils avaient encore procédé à la réquisition de chaussures : «dix mille hommes sont nu-pieds dans l’armée, il faut que vous déchaussiez tous les aristocrates de Strasbourg». Le 9 thermidor (27.7.1794) Saint-Just et Lebas furent déclarés en état d’arrestation par la Convention et exécutés le lendemain.
DPF-Robert IV, p. 7-8 ; Reuss R., Histoire de l’Alsace, 1934 ; Sittler L., L’Alsace terre d’histoire, 1973 ; Livet-Rapp III (voir index).
Jean-Pierre Kintz (1994