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LAURENT Claude Hilaire

Député, président de l’administration municipale de Strasbourg, (C) (★ Mailleroncourt-Charette, Haute-Saône, 13.1.1741 † Strasbourg 20 germinal an IX † 10.4.1801).

Frère de 1. ∞ Il Catherine Coligny. Ayant effectué ses études à la Faculté de Médecine de Strasbourg, L. obtint son doctorat et s’établit comme médecin dans cette ville. Esprit ouvert à l’influence des «Lumières», il figura parmi les principaux dignitaires de la franc-maçonnerie locale. Vénérable de la loge du Parfait Silence en 1779, il prit en 1781 l’initiative de la création de la nouvelle loge des Beaux-Arts, dont il devint le premier dirigeant. Entré dès 1790 dans la Société des Amis de la Constitution de Strasbourg, il devint l’année suivante médecin à l’hôpital militaire. Le 3.5.1791, il fut envoyé en mission dans le Palatinat pour y propager les idées révolutionnaires. De retour à Strasbourg, il se signala par ses prises de position au club jacobin, dénonçant les irrégularités du tribunal de commerce, s’élevant contre les indemnités allouées aux membres de la municipalité, critiquant vertement la garnison locale. Elu officier municipal le 1.2.1792, L. fut chargé notamment de la suppléance du Tribunal de police et désigné comme commissaire aux contributions foncière et mobilière. Le 12 août, il fut nommé membre du comité permanent de la commune. Suspendu provisoirement quelques jours plus tard par les représentants en mission Carnot, Prieur et Ritter, il fut cependant rapidement réintégré, puis devint également, le 21 août, membre du Directoire du département du Bas-Rhin. Elu député du Bas-Rhin à la Convention nationale le 4 décembre, il fit renvoyer le maire Dietrich © devant le tribunal de Besançon et vota la mort de Louis XVI. Le 11.3.1793, L. fut envoyé à Porrentruy, ayant été désigné comme commissaire de la Convention pour la réunion à la France de la principauté épiscopale de Bâle. Nommé ensuite représentant du peuple aux armées du Rhin, du Nord et de Sambre-et-Meuse, L. y fut notamment l’interlocuteur privilégié du Comité de Salut public en Belgique, organisant les subsistances militaires, levant des impositions à Anvers, Bruxelles, Mons et Malines, faisant transférer à Paris de nombreuses richesses artistiques du pays flamand. De retour à Strasbourg, il rejoignit la nouvelle Société des Amis de la liberté et de l’égalité, dont il devint président le 15.6.1794, et fut nommé commissaire du Directoire exécutif. Du 16 nivôse au 15 germinal an VI (5.1. au 4.4.1798), L. fut président de l’administration municipale de Strasbourg. La même année, les électeurs du Bas-Rhin l’envoyèrent siéger au Conseil des Cinq-Cents, mais il fut exclu du Corps législatif après le coup d’Etat du 18 Brumaire auquel il était opposé. Retiré de la vie politique, L. mourut peu de temps après à son poste de médecin-chef de l’hôpital militaire de Strasbourg et de l’armée de Rhin.

Eloge funèbre du F… Auguste baron de Weiller, inspecteur général des loges réunies, Strasbourg, 1776 (prononcé par C.H. L.) ; Opinion de Claude Hilaire Laurent sur les deux jugements du Tribunal de commerce de Strasbourg, Strasbourg, 1791 ; Portrait moral du républicain en dix points, s.l.n.d., ABR, 38 J 177.

Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, 1843-1865, t. 70, p. 397 ; Laurent du Bas-Rhin, membre de la Convention nationale, Le Veilleur de nuit. Album d’Alsace et de Lorraine 1, avril 1857, p. 77-86 ; E. Dollfus, Biographies alsaciennes, Mulhouse, 1875, p. 145 ; E. Barth, Notices biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg et les environs, RA, 1880, p. 539-542 ; Meyer ; Der Wanderer im Elsass. Illustrierte Wochenschrift du 21.4.1888 ; R. Reuss, Histoire du Gymnase protestant de Strasbourg pendant la Révolution (1798-1804) d’après les documents inédits, Paris, 1891, p. 203-206 ; Berger-Levrault, p. 139 ; Knod II, 1897, p. 184 ; Sitzmann II, 115-116 ; P. Muller, La Révolution de 1848, Strasbourg, 1912, p. 218 ; A. Kuscinsky, Dictionnaire des Conventionnels, Paris, 1917, p. 379-380 ; Himly, p. 125,132, 145, 147, 168 ; EA VIII, 1984, p. 4665.

Jean-Marie Schmitt et Théodore Vetter (1994)