Copiste, illustrateur, auteur de manuscrits, pédagogue, chef d’atelier fixé à Haguenau vers 1407. Il se fit surtout connaître et apprécier à partir de 1427 comme négociant avec, autour de lui, une remarquable école de 16 illustrateurs (parmi lesquels Hans Schilling) œuvrant sous sa direction. Durant plusieurs décennies, il assura la formation continue de copistes et de calligraphes. En face d’une imprimerie encore à ses débuts, L. parvint ainsi à étendre le réseau de sa clientèle à toute la région du Rhin inférieur, multipliant la diversité des œuvres religieuses ou profanes, écrites en latin ou en dialecte alémanique. Il sut organiser avec beaucoup d’habileté un travail collectif, de caractère moderne, instaurant à la fois une grande rapidité de copies et de dessins à la plume coloriés. Ainsi virent le jour une cinquantaine de manuscrits, des bibles historiées aux chansons de geste en passant, entre autres, par un Buch der Natur (Heidelberg, U.B., Pal. germ. 300) avec deux croquis de la cathédrale de Strasbourg agrémentée de sa nouvelle flèche.
Sitzmann II, 112-113 ; Thieme-Becker XXII, 1928, p. 429-430 ; Rott Quellen III-1, 1936, p. 179 ; J. H. Beckmann, J. Schroth, Eine deutsche Bilderbibel aus dem späten Mittelalter, Librarium, 3, 1960, p. 140-142, fig. ; H. Haug, L’art en Alsace, Strasbourg, 1962, p. 104 ; E. Landolt-Wegener, Darstellungen der Kindheitslegenden Christi in Historienbibeln aus der Werkstatt Diebolt Laubers, Zeitschrift für schweizerische Archäologie und Kunstgeschichte, 23, 1963-1964, p. 212-225, ill. ; K. Kunze, Ein neues Bilderlegendar aus der Werkstatt Diebolt Laubers zu Hagenau, ZGO, 118, 1970, p. 89-97 ; Bénézit VI, 1976, p. 473, ill. ; NDB XIII, 1982, p. 694-695 ; G. Traband, Diebolt Louber schriber zu hagenowe, EH, 1982, p. 51-92 ; EA VIII, 1984, p. 4661 ; Lexikon des Mittelalters, III, 1984-1985, c. 986 ; Catalogue de l’exposition La mémoire des Siècles, Strasbourg, 1988, p. 64, p. 217, n° 38 ; Ch. v. Heusinger, War Diebold Lauber Verleger ?, De captulectoris, Berlin-New York, 1988, p. 145-154 ; G. Cames, Dix siècles d’enluminure en Alsace, Strasbourg, 1989, p. 143-144.
Gérard Cames (1994)
