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LATSCHA

Famille catholique haut-rhinoise d’industriels, de juristes et d’administrateurs.

La famille Latscha (C) de Jungholtz, Bulletin des Amis du Vieux Soultz, n° 76-77 (été 2000) et 78 (décembre 2001) ; L’entreprise Latscha et Cie, médaille de bronze à l’exposition universelle de 1867, Bulletin des Amis de Soultz, n° 80, décembre 2002 ; La famille Latscha de Jungholtz, Deux siècles d’industrie textile dans le Florival, Guebwiller, 2001 ; Le Rimbach : conflits autour de son usage au XIXe siècle, Annuaire de la Société d’histoire des régions de Thann-Guebwiller, Riedisheim, 2003 ; L’industrialisation de la vallée de Rimbach de 1812 à 1870, Mémoire de DEA sous la direction de Nicolas Stoskopf, ibidem, Riedisheim, juin 2005.

1. Charles dit le « matador »,
industriel (1812-1883). Fils de Mathias L., passementier. ∞ Barbara Schwager; 6 enfants. Fondateur en 1835, avec son père, de la fabrique Latscha et Compagnie à l’emplacement d’un ancien moulin (Jungholzermühle) utilisant la force motrice de la roue pour faire fonctionner un martinet de forge. Ce fut l’entrée de Jungholtz et de la vallée de Rimbach dans l’ère industrielle. Charles L. installa une machine à vapeur en 1850 et, dix ans plus tard, il fit détruire le moulin et le remplaça par une tournerie. Il créa, en 1856, une aiguiserie de broches (La Schliff). En 1867, l’entreprise obtint une médaille de bronze à l’Exposition universelle de Paris pour la fabrication spéciale d’ailettes creuses et de broches pour bancs à broches. Il fut maire de Rimbach de 1867 à 1871, Jungholtz étant une annexe de celle de Rimbach. En 1838, il fut à l’origine de la création d’une fanfare qui porta son nom «la Fanfare Latscha», l’une des plus anciennes d’Alsace.

2. Henri,
industriel (★ Rimbach-Jungholtz 8. 7. 1844 † 2. 5. 1897). Fils de 1. ∞ Anne Vogelweith; 3 enfants. Il développa l’entreprise familiale. En 1866, il compléta l’aiguiserie de broches par une tournerie mécanique et une machine à vapeur. Il fit construire en 1891 une fonderie pour petites pièces. Le Rimbach fut aménagé par le creusement d’un canal d’amenée d’eau. Reçu en audience par l’empereur Guillaume Ier à Bad Ems, Henri L. obtint l’élévation de Jungholtz-Thierenbach au rang de commune et paroisse le 2. 6. 1880. Après les élections, il fut nommé maire par l’administration et le resta jusqu’en 1889. Avec son père, il fonda une société de construction afin de permettre aux ouvriers de s’installer dans la commune, ainsi qu’une caisse de secours mutuel (Krankenkasse Latscha und Cie). En 1884, il fut reçu à la Société industrielle de Mulhouse. Son fils, Henri (1877-1912) lui succéda.

AHR, 7P710; 1M107; 10M3; 8AL1.

3. Edouard,
industriel (★ Rimbach-Jungholtz 29. 3. 1848 † 27. 1. 1905). ∞ Justine Meichler; 3 enfants. Frère de 2. Maire de Jungholtz de 1891 à sa mort. Il fit ses études au collège libre de Lachapelle-sous-Rougemont. Membre de la Société industrielle de Mulhouse à partir de 1898. En janvier 1904, ses fils, Edouard, Victor et Charles, créèrent la société à responsabilité limitée «Les Fils d’Edouard Latscha» avec l’assistance technique et financière de William Bodden et fils à Oldham, Grande-Bretagne. Les associés anglais se retirèrent dès 1905 et les fils d’Edouard L. continuèrent l’exploitation sous la raison sociale Manufacture de broches des fils d’Edouard Latscha jusqu’en 1922. L’entreprise connut un développement constant jusqu’en 1914 et la première guerre mondiale fut traversée, non sans vicissitude mais sans dégâts irréparables. En avril 1922, la société fut cédée à la Nouvelle Société de Construction (NoSoCo) ci-devant N. Schlumberger et Cie. La raison sociale devint alors Manufacture alsacienne de Broches plus connue par son adresse télégraphique : la Malbro. Les fabrications de la M.A.B. s’adressaient à la clientèle des filatures de coton, laine et fibres synthétiques ainsi qu’aux constructeurs de machines de filature. Certaines fabrications étaient protégées par des brevets. La M.A.B. connut ensuite des difficultés consécutives à la disparition progressive de ses clients traditionnels en France, elle a changé de propriétaire en 1980 ; l’activité se poursuivit sous la raison sociale SONOMAB. Par la suite, la commune racheta les bâtiments pour y créer un centre festif, sportif, associatif et périscolaire.

4. Jean,
préfet (★ Jungholtz 21. 2. 1904 † Mulhouse 28. 9. 1956). Fils de Henri L. et de Marie Marguerite During, petit-fils de 2. ∞ Hélène Schmidt. 4 enfants. Etudes de droit. Licence et Diplôme d’études supérieures de droit privé. Avocat au barreau de Mulhouse. Réfugié dans le Sud-ouest de la France lors de la Seconde Guerre mondiale. Est entré dans l’administration préfectorale (Lot, Pyrénées Orientales, Drôme). Désigné par le Comité français de Libération nationale (CFLN) et délégué dans les fonctions de préfet des Pyrénées Orientales par le commissaire de la République (septembre 1944). Préfet de la Corrèze puis de l’Ain en 1946-1947. Démission en juin 1947.

Bargeton II, p. 335.

5. Jacques,
juriste (★ Mulhouse 25. 9. 1927 † Mulhouse 14. 3. 2005). Fils de 4. ∞ Monique Tisset; 3 enfants. ∞ II 19. 11. 1991 Danièle Zipfel. Etudes aux lycées de Mulhouse, de Cahors et de Perpignan, Facultés de Droit de Montpellier et de Paris. Lauréat de la Faculté de Droit de Montpellier (1946). Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, Docteur en droit, agrégé des Facultés de Droit. Secrétaire général (1951-56) puis Administrateur (depuis 1956) de l’Association marocaine des sociétés Anma, Conseiller juridique de la Confédération générale économique marocaine (1956), conseiller financier de la Caisse interprofessionnelle marocaine des retraites (depuis 1954), administrateur délégué de la Vie économique à Casablanca (1957-1973), Editorialiste à La Vie française (1952-1967), administrateur-conseil (1961-1971), Administrateur directeur général (1972), vice-président-directeur général (1973), président (depuis 1975) de La Paternelle SA devenue Participations financières et Gestion immobilière (PFGI), Président-directeur général de la Société immobilière financière et des allumettes (Sifa) (1972-83), Vice-président-directeur général (1975) puis président-directeur général (1980-1983) des Brasseries et Glacières internationales (BGI), administrateur de la Compagnie du Midi, des Ciments français, du Crédit parisien, de la Compagnie financière de développement des entreprises, des Papeteries de Pont-Sainte-Maxence, de la Compagnie financière de Paris. Maître de conférence (1967) puis professeur titulaire de la chaire de droit constitutionnel (1971) à la Faculté de Droit et des sciences économiques de Poitiers, Membre du Conseil constitutionnel (1988-95), président de l’Institut international des droits de l’homme (IIDH) (1996-2002). Chevalier de la Légion d’honneur, Grand officier du Ouissam alaouite.

Œuvres : les conflits de lois en matière de sociétés commerciales au Maroc, thèse, 1954 ; Fusions, scissions et apports partiels d’actif, 1965 ; les Groupements d’intérêt économique (en coll.), 1970 ; articles et études de droit public et de droit des affaires.

Bertrand Risacher (2006)