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LANGENHAGEN de

Famille de Sarre-Union (PI) ayant fondé une importante fabrique de chapeaux de paille.

Archives familiales déposées aux AM de Sarre-Union ; G. Matthis, Bilder aus der Kirchen- und Dörfergeschichte der Grafschaft Saarwerden, Strasbourg, 1894, p. 155 ; Les établissements de Langenhagen S.A., manufacture de chapeaux à Sarre-Union, Bulletin de la Chambre de commerce et de l’industrie de Strasbourg, juin 1968, n° 6, p. 13-15 ; N. Stoskopf, La petite industrie du Bas-Rhin (1810-1870), Strasbourg, 1987, p. 185-186 ; A. Schaff, L’industrie du chapeau en Alsace Bossue, Cahier de l’Association d’histoire et d’archéologie de Sarre-Union, 1990 (n° spécial).

(Ordre de classement) :
1. Chrétien Guillaume Louis (1761-1837), chef d’escadron
2. Chrétien Guillaume Alexandre (1797-1861), fabricant de chapeaux
3. Chrétien Guillaume (1801-1852), fabricant de chapeaux
4. Octave Ferdinand Henri (1859-1917), fabricant de chapeaux, lieutenant-colonel et homme politique
5. Ferdinand Octave de (1887-1926), conseiller général, fabricant de chapeaux
6. Robert (1888-1966), artiste peintre.

1. Louis Chrétien Guillaume,
chef d’escadron (★ Fortschwihr 19.10.1761 † Colmar 25.11.1837).
Fils de Nicolas de L. (1709-1775), ancien capitaine de Nassau cavalerie, et de Cléophée Gloxin (1732-1798), de Colmar. ∞ 26 thermidor an III = 13.8.1795 à Sarre-Union Eve Henriette Herrenschmidt, fille de Jacques Balthasar H., chirurgien à Sarre-Union, et d’Eve Marguerite Braun ; 3 fils : Alexandre © 2, Charles (★ 1800) et Guillaume © 3.

D’une famille originaire de Saxe ; le titre de noblesse héréditaire fut décerné à l’ancêtre Heinrich von L. en 1622 par Léopold d’Autriche. De nombreux ancêtres eurent une carrière militaire aussi bien au service de l’Empire qu’à celui des comtes de la maison de Nassau-Sarrebruck ou de la France. C. de L. fut cadet-gentilhomme en 1778, sous-lieutenant en 1779, puis lieutenant en 1786 (appellation républicaine). Pendant 18 mois, il fut au service des «Etats-Unis de Belgique» en qualité de 1er major (1790-1791). Lefèvre © a dit de lui : «Ce brave officier a donné des preuves de talents militaires et de valeur en ma présence.» Il fut cité à l’ordre du jour de l’Armée le 26 messidor an II (14.7.1794), et nommé commandant des brigades dans l’armée opérant en Hollande par les représentants du peuple. A son mariage, il était chef d’escadron au 3e régiment de hussards en garnison à Amsterdam. Durant les guerres de l’Empire en tant que capitaine et gagna les galons de colonel. Blessé à la tête par une balle qui ne put pas être extraite. Il fut mis à la retraite en 1811.

Archives historiques de l’Armée, Yb 602 ; Journal des débats et décrets, n° 662.
 

2. Chrétien Guillaume Louis Alexandre,
fabricant de chapeaux, (PI) (★ pas à Sarre-Union 1797 † Sarre-Union 14.8.1861).
Fils de 1. ∞ Elise Belrichard, de Bienne, Suisse ; 5 enfants. Il fonda à Morat, Suisse, avec son frère Charles, un commerce de denrées coloniales et de broderies suisses dont le déclin les amena à créer avec ses frères Charles et Chrétien la fabrique de chapeaux de paille Langenhagen Frères de Sarre-Union.

3. Chrétien Guillaume,
fabricant de chapeaux (★ Fortschwihr 21.1.1801 † 20.6.1856).
Frère de 2. ∞ Caroline Hornus (1805-1870), de Wissembourg ; 3 enfants. Il créa avec son beau-frère Hornus, une fabrique de chapeaux de paille à Sarre-Union, sous le nom de Langenhagen-Hornus et Cie. L’entreprise prospéra si bien qu’en 1832, il y associa ses frères Alexandre et Charles, de Morat en Suisse. Ainsi naquit la maison Langenhagen Frères.

4. Octave Ferdinand Henri,
fabricant de chapeaux, lieutenant-colonel et homme politique (★ Sarre-Union 26.9.1859 † Paris 29.7.1917, incinéré et inhumé au Père-Lachaise).
Fils d’Octave de L. (1832-1889), négociant à Morat, Suisse, et fabricant de chapeaux, et de Minna Mercklé (1837-1888). Petit-neveu de 3. ∞ à Strasbourg Sophie Caroline (Lina) Boeswillwald (★ Strasbourg 1862 † 1947), fille de Gustave B. et de Salomé Sophie Eugénie Lauth ; 4 enfants. En 1872, il transféra le siège social de l’entreprise familiale à Nancy, et scinda la manufacture en deux, créant un atelier à Lunéville. Député du canton de Lunéville (1905), sénateur de Meurthe-et-Moselle (29.4.1912), conseiller municipal de Lunéville. Membre de la Chambre de commerce de Nancy. Fut lieutenant d’artillerie lourde pendant la Première Guerre mondiale. Officier de la Légion d’honneur (9.3.1908). Croix de Guerre (14.7.1916).
 

5. Ferdinand Octave,
conseiller général, fabricant de chapeaux, (PI) (★ Lunéville 22.1.1887 † Strasbourg 14.8.1926, inhumé à Sarre-Union après incinération).
Fils de 4. ∞ 2.8.1913 à Bonnefontaine, commune d’Altwiller, Jeanne Schlumberger (1889-1973), fille d’Ernest S. et de Caroline Trautmann ; 2 fils, Pierre Octave Charles Gustave (1914-1978) et Guy Ferdinand Robert (★ Sarre-Union 5.6.1919)∞ Marie-Thérèse Berdère ; ce dernier fut adopté en 1947 par Victor Maxime Thouvenot, et porte le nom de Langenhagen-Thouvenot. Pendant la Première Guerre mondiale, L. a combattu à Salonique (chevalier de la Légion d’honneur ; croix de Guerre). Après le retour de l’Alsace à la France, il s’établit à Sarre-Union où il réunit les deux manufactures qui avaient été scindées. Conseiller général du canton de Sarre-Union (1923-1926) ; conseiller municipal de Sarre-Union. Membre correspondant de la Chambre de commerce de Strasbourg. Membre du conseil d’administration de la Société strasbourgeoise de construction mécanique, de la Banque d’Alsace et de Lorraine et des moulins de Wolfskirchen. Membre titulaire du conseil des postes, télégraphes et téléphones en 1925. Membre du Parti radical socialiste. Il s’intéressa à la recherche de pétrole dans diverses communes entre Pechelbronn et Sarre-Union. Au début du siècle, les usines de chapeaux de Sarre-Union employaient 400 personnes dans les ateliers sur place, tandis que plus de 25 000 personnes travaillaient à domicile en tressant la paille. C’était une structure unique en son genre et qui exportait dans plus de 80 pays (le canotier et le célèbre «panama»). Grâce à la famille L., Sarre-Union fut sans conteste la capitale mondiale du chapeau de paille au début du siècle. L’activité cessa en 1972.
 

6. Gustave Robert,
artiste peintre, (PI) (★ Strasbourg 7.3.1888 † Paladru, Isère, 16.5.1966).
Frère de 5. ∞ Simone Bacot, de Sedan ; 2 enfants. Associé à son frère dans l’entreprise. Il se consacra totalement à la peinture à partir de 1942 (il avait été élève à l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg de 1907 à 1914). Peignit à l’huile de nombreux paysages des Vosges.

Lotz I, p. 204 ; Bauer-Carpentier III, 1986, p. 210.

Michel Christophe et Jacques Wolff (1994)