Fabricant de toiles métalliques, député au Reichstag (★ Sélestat 1.8.1841 † Sélestat 13.10.1922).
Fils de Lang Joseph louis. ∞ 21.8.1867 à Sélestat Marie Madeleine Laurence Cécile Spitz (★ Sélestat 24.7.1848 † Sélestat 29.12.1920), fille de Joseph Louis S., notaire à Brumath, et de Marie Elisabeth Laurence Klein, de Haguenau ; 5 enfants. Après des études au collège de Sélestat, couronnées par la médaille Froehlich, L. entra dans l’entreprise familiale. Voyages en France, en Italie et en Allemagne pour étudier de plus près la fabrication du papier auprès des clients papetiers. En 1866, son père l’associa à l’affaire, qui adopta la raison sociale Toiles métalliques Louis Lang & Fils. En raison de la dispersion des ateliers, L. construisit en 1882, sur l’ancien terrain militaire entre la caserne et le Rundboulevard Nord, un nouvel établissement hébergeant tissage, tréfilerie et bureaux. L. apporta de nombreux perfectionnements à la fabrication, comme le nickelage des toiles qui leur donnait une résistance plus grande à l’action chimique des drogues mêlées à la pâte à papier, l’emploi du fil de bronze à la place du laiton et une amélioration des métiers pour rendre le travail moins pénible aux tisserands. Il poursuivit aussi la présentation de leurs produits aux expositions, et obtint entre autres un prix à Paris en 1889 et une médaille à l’Exposition industrielle et artistique de Strasbourg en 1895. L’affaire, qui comptait 40 employés et ouvriers en 1858, en occupait 160 en 1914. Le décès de L. sonna le déclin de l’entreprise familiale : devenue une société anonyme le 30.11.1934 (directeur : Paul Demange, père du préfet Paul Demange ©), elle fut liquidée en 1959. A côté de sa vie professionnelle, L. eut des engagements politiques : il fut durant 12 ans député au Reichstag. Après la démission de Heckmann-Stintzy © peu après son élection (contre Félix Blumstein) à la tête de la circonscription de Sélestat en 1881, L. se présenta et battit largement son adversaire von Kloeckler ©. Au renouvellement de 1884, il fut le seul candidat à se présenter aux élections. En 1887, il obtint avec une majorité écrasante sa réélection contre François Zorn de Bulach ©. Trois ans plus tard, il l’emporta sur François Zorn de Bulach, Hugo Zorn de Bulach © et Otto Pöhlmann ©, le Kreisdirektor ; en 1893, L. ne se représenta pas. En 1919, L. était le dernier survivant des députés protestataires. Nommé chevalier de la Légion d’honneur, les insignes lui furent remis le 13.5.1919, place Kléber à Strasbourg, par Alexandre Millerand ©. Le 25.10.1920, sur la proposition du maire Auguste Stoffel ©, le Conseil municipal de Sélestat décida de nommer L. citoyen d’honneur de la ville.
Meyer ; Ch. Grad, Le tour du monde, Paris, 1888, p. 4-5 (description de l’usine Lang) ; A. Ohmann, Nécrologie, Elsàsser du 17.10.1923 ; P. Bourson, Figures d’Alsace. Un député protestataire I. L., L’Alsace française du 21.10.1922, p. 830-831 ; Haegy IV, p. 66 ; Igersheim, p. 77 et 269 ; EA VIII,
1984, p. 4635 ; M. Hau, L’industrialisation de l’Alsace, 1809-1939, thèse, Paris, 1985 ; N. Stoskopf, La petite industrie dans le Bas-Rhin, 1810-1870, thèse, Strasbourg, 1985 ; Hiery, passim, en part. p. 458.
Maurice Kubler (1994)
