Maire de Sélestat, (C) (★ Sélestat 3.12.1765 † Sélestat 5.4.1837).
Fils d’Augustin L., boucher et aubergiste, et d’Anne Marie Krebs.∞ 8.12.1793 à Sélestat Joséphine Filliat (★ Strasbourg 11.11.1776 † Sélestat 30.12.1821), fille d’Antoine F., originaire d’Annonay, Ardèche, et d’Anne Jeanne Foisset ; 15 enfants. Etudes dirigées par un oncle, bénédictin à Ebersmunster. Procureur de la commune de Sélestat en 1791, il parvint à évincer le maire Herrenberger © en avril 1792, mais non à prendre sa place. Ayant perdu son poste de procureur, il s’agita dès lors beaucoup, dénonça des suspects, fomenta des troubles pour compromettre la municipalité et fit annuler les élections. Il fut réélu procureur le 27.12.1792 puis nommé maire le 22.2.1793 par le Directoire du département. Ce fut le début de la Terreur à Sélestat, sous son instigation et constamment ravivée par lui. Ayant fait arrêter deux fonctionnaires ravitaillant l’armée, il fut suspendu au printemps 1794 pour abus de pouvoir et fraude. Conduit à Paris avec trois partisans, il fut acquitté cependant par le Tribunal révolutionnaire et reprit ses fonctions de maire. La chute de Robespierre ne lui permit pas de se maintenir longtemps : L. fut destitué avec son conseil par le représentant du peuple Bailly le 12.2.1795. Interné en mars à Sélestat, puis à Strasbourg en mai avec 22 complices, il était désigné par son successeur Maimbourg © comme « terroriste prononcé ». Ils furent cependant à nouveau acquittés en août, mais L. et ses amis n’obtinrent aucune voix aux élections de novembre suivant. Abandonnant la politique, il obtint en 1804 le poste de commissaire de police de Scherwiller, alors chef-lieu du canton, et de 1806 à 1832 fut avoué au tribunal de Sélestat.
Maurice Kubler (1994)