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LAFFONT Servin

Colonel (★ Andressein, Ariège, 27.4.1771 † Riquewihr 5.10.1841).

Fils de Félix Laffont, cultivateur, et de Marie Anne Castel. ∞ 18.3.1809 à Dramburg, aujourd’hui Drawsko Pomorskie, voïvodie de Koszalin, Pologne, Charlotte Frédérique Wilhelmine d’Osterling, fille de Guillaume Magnus d’Osterling et de Wilhelmine Zassrow. Officier sorti du rang qui commença à servir comme soldat dans le 3e bataillon de Volontaires de l’Ariège le 27 juillet 1792 ; nommé caporal le 30 avril 1793, puis sergent le 22 juillet 1793, il servit avec cette unité le 2 nivôse an II (22 décembre 1793) et passa avec ce grade à l’armée du Rhin puis à l’armée d’Italie à la prise d’une redoute où il fut le premier à monter à l’assaut. Lieutenant le 6 messidor an X (25 juin 1802) et capitaine à la Grande Armée au service de laquelle il se distingua à Ratisbonne le 21 avril 1809, fut blessé d’un coup de feu à Essling le 23 mai et à la bataille de Wagram d’un coup de feu à l’épaule gauche le 5 juillet 1809. Remis de sa blessure, il fut nommé chef de bataillon le 25 avril 1812 et comme tel participa à la campagne de Russie, dans laquelle il fut à nouveau blessé par un boulet le 16 décembre 1812 lors de la retraite à Krasusée. Le 30 août 1813, il se distingua à nouveau à la bataille de Kuhn en Bohême à la tête de son régiment en arrêtant l’avant-garde de l’ennemi, protégeant ainsi la retraite de l’armée. Cette bonne conduite lui valut le grade de colonel le 7 septembre 1813. À la première Restauration, il fut confirmé dans son grade. Rallié à Napoléon pendant les Cent-Jours, il servit avec son régiment le 57e d’Infanterie avec lequel il se distingua le 9 juillet 1815 à la sortie que fit l’armée du Rhin de Strasbourg, et repoussa avec son régiment en deux charges la cavalerie ennemie. Licencié pour avoir servi Bonaparte le 16 février 1816. Retiré à Riquewihr, en demi-solde jusqu’en 1822. Il se précipita à Paris lors de l’avènement au pouvoir de Louis-Philippe après les Trois Glorieuses. Il sollicita de l’activité dans son grade comme commandant d’une place à Sélestat ou d’une autre. Ce qui lui fut refusé malgré l’apostille du général Comte des Camps : « Je me fais un véritable plaisir de recommander le colonel Laffont à Monsieur le Maréchal ministre de la Guerre. Peu d’officiers ont fait la guerre avec autant de courage et de
vigueur et il est du très petit nombre qui ont fait leur avancement dans le même régiment. »

Après la mort de Laffont, sa veuve obtint une pension annuelle de 750 F à partir du 5 octobre 1841. Officier de la Légion d’honneur (13 juillet 1814), de l’ordre royal de Saint-Louis (5 octobre 1814).

Archives historiques de l’Armée, dossiers individuels, série 1791-1847 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 90.

† Alphonse Halter (1994)