Précepteur à la Cour de Russie, (C) (★ Strasbourg 22.1.1737 † domaine d’Andrejevskoie, près de Pokrovsk, gouvernement de Vladimir, Russie, entre le 12 et le 23.5.1796).
Fils de François Charles Lafermière, bourgeois et aubergiste « au Louvre », et de Marguerite Petit. Immatriculé à l’Université de Strasbourg le 31 juillet 1754 ; diplômé en droit (16 juillet 1756). Un camarade d’études et compatriote, Louis Henri Nicolay ©, futur secrétaire personnel de l’ambassadeur de Russie à Vienne, Autriche, l’emmena faire un voyage à Paris en 1761 ; il le fit engager comme secrétaire du chancelier impérial de Russie, le comte Michel Voronzov, lorsque ce dernier se rendit en 1763 à Vienne. Lafermière voyagea avec son maître en Italie, en Hollande (1765), à Paris et à Berlin. Lorsque Michel Voronzov perdit, la même année, sa place de chancelier, Lafermière passa au service du grand-duc Paul (1754-1801), futur empereur de Russie (1796-1801). Il fut précepteur en littérature française et bibliothécaire à la cour du grand-duc. En 1769, il obtint un poste pour Nicolay à la cour, qui résidait généralement à Gatchina. Lafermière a écrit deux pièces pour le théâtre de la cour : Le Faucon et Don Carlos. En 1775, il dédia ses Fables et contes, édités à Paris, au grand-duc Paul. Par la suite, il fut victime de la dissension entre le grand-duc et son épouse, et renvoyé de la cour. Il trouva refuge auprès d’Alexandre Voronzov, neveu de Michel, qui à sa mort, le fit inhumer sur son domaine dans un sarcophage en marbre.
D. F. Kobeko, Zesarevitsch Pavel Petrovitsch 1754-1796, 3e éd., Saint-Pétersbourg, 1887 ; E. Choumigorskij, « Imperatritsa Maria Fedorovna », Russkij Archiv (Saint-Pétersbourg), 1891 ; E. Heiler, L. H. Nicolay (1737-1820) and his contemporaries, La Haye, 1905 ; Portraits russes du XVIIIe et du XIXe siècle IV, Saint-Pétersbourg, 1907, n° 166 ; E. Choumigorskij, Imperator Pavel I, Saint-Pétersbourg, 1907 ; idem, Russkij biogr. Slovar, Saint-Pétersbourg, 1914 ; Provincialnyj Necropol I, Moscou, 1914, p. 475 (sur la tombe de Lafermière.) ; R. Mortier, Diderot et les deux « petits Allemands », Revue de littérature comparée, 1959, p. 192-199.
E. Amburger (1994)
