Famille mulhousienne originaire de Ried, canton de Berne. Nicolas Laederich s’établit en 1654 à Mulhouse et fut admis à la bourgeoisie en 1657. On trouve plusieurs de ses descendants en qualité d’échevin, de zunftmeistres – ils entrèrent dans le conseil de la ville, puis au conseil municipal après la réunion de Mulhouse à la France. Ils étaient artisans : boucher, chapelier, charron, tondeur de drap, passementier. Jacques Laederich, dit Jacques de Nicolas, prit en 1786 la succession de la manufacture de Nicolas Laederich créée en 1769, donc une des premières manufactures de toiles peintes. Jean Laederich avait également ouvert en 1796 une impression sur tissus. La petite manufacture exportait dans les 5 grosses fermes 88 pièces de toiles par an. Un Laederich fut un des premiers à fabriquer des produits amylacés à Mulhouse. Laederich-Benner s’établit d’abord à Modenheim, le successeur Laederich-Brüstlein transféra en 1826 l’établis-sement à Mulhouse. En 1842 et 1852, deux membres de la famille créèrent deux établissements qui produisaient annuellement chacun 450 000 kg d’amidon blanc et 900 000 kg de léiogomme et de dextrine. Charles Laederich créa en 1830 à Mulhouse un commerce en filés, calicots, sous la raison sociale Charles Laederich et Cie. En 1865, la raison sociale fut modifiée en Charles Laederich fils et Cie, la firme quitta Mulhouse en 1872 pour Épinal. Elle prit en 1864 l’exploitation de la filature Henri Witz à Cernay. Les Laederich s’associèrent à d’autres manufactures. En 1853, Joseph Goetz, qui exploitait à la maison d’arrêt d’Ensisheim un tissage de coton, prit comme associé Laederich ; l’entreprise travailla sous la raison sociale Laederich et Goetz. Le tissage de coton Laederich Père et fils, créé en 1862 à la cité, rue Koechlin, dont le créateur fut Charles Laederich, fut cédé à l’entreprise Kullmann et Cie. La personnalité la plus marquante de la famille Laederich fut Charles Henri, (Pr) (★ Mulhouse 5.4.1847 † Mulhouse 8.8.1917), industriel. Fils de Frédéric Laederich et de Henriette Caroline Weber. ? 9.9.1875 à Mulhouse Adrienne Courtois (1857-1945). Il compléta sa première formation par l’apprentissage commercial dans l’entreprise Steinbach-Koechlin. En 1872, il créa avec son ami Jacques Frey un bureau textile à Liverpool. De retour à Mulhouse en 1874, il entra aux Ets Henri Schwartz. En 1883, il fonda avec un capital initial de 2 millions de marks la filature de laine peignée qui portait son nom. De 16 800 broches au départ, il en avait 45 100 en 1898 qui occupaient 779 ouvriers. La production journalière moyenne était de 5 000 kg.
Histoire documentaire de l’industrie de Mulhouse, Mulhouse, 1902 ; Ch. Bricka, H. Arlenspach, Erinnerung an Ch. H. Laederich, Mulhouse, 1919 ; G. Livet, R. Oberlé, Histoire de Mulhouse des origines à nos jours, s.d., Mulhouse, p. 271 et 278.
Raymond Oberlé (1994)
