Député du Bas-Rhin (★ Fort-Royal, Martinique, 27.5.1814 † Bruxelles 10.9.1861).
Fils de Savinien Froc de Laboulaye, propriétaire, et de Catherine Zulma Gayot. ∞ Jeanne Catherine de Hennin. Professeur élémentaire au lycée de Strasbourg. Membre du club de l’Union des Arts animé par Émile Kuss ©. Il déclina la proposition d’être rédacteur du Démocrate du Rhin lors de sa fondation en 1848. C’est lui qui rédigea le placard du Comité central démocratique du Bas-Rhin destiné à la troupe lors des manifestations du 14 juin 1849. Il fut arrêté avec six complices qui furent jugés pour complot par la Cour d’assises de Metz en octobre 1849 ; tous furent acquittés. Cinq représentants bas-rhinois ayant été déchus de leur mandat pour avoir participé à la manifestation parisienne du 13 juin 1849, le nom de Laboulaye figura sur la liste des candidatures lors des élections partielles du 10 mars 1850. Laboulaye fut élu ; il siégea dans les rangs des montagnards hostiles à la politique du prince-président Louis Napoléon. Il fut l’un des 66 représentants expulsés, en exécution du décret du 9 janvier 1852. Réfugié en Hollande, il y aurait épousé une riche marchande de fromage.
Archives départementales du Bas-Rhin, 2 M 100-102 ; 3 M 80 ; 15 M 11-13 ; Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889, III, 1891. p. 76 ; P. Muller, La Révolution de 1848 en Alsace avec une biographie des parlementaires alsaciens de 1789 à 1871, Paris-Mulhouse, 1912, p. 65 et s. ; M. Spisser, Les élections et l’opinion publique en Alsace de 1848 à 1851, DES, Strasbourg, 1964 (multigr.) ; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 194 ; J.-P. Kintz, Journaux politiques et journalistes strasbourgeois sous la Seconde République et à la fin du Second Empire, thèse journalisme, Strasbourg, 1970, p. 6, 8, 16, 209 ; F. Igersheim, Noblesse, notabilité, suffrage et pouvoirs dans le Bas-Rhin (1848-1870) à travers la carrière politique de François Zorn de Bulach, thèse, Strasbourg II, 1992, p. 175 et passim.
† Jean-Pierre Kintz (1994)