C’est principalement comme fondateurs de la chapelle Saint-Gall de Koenigshoffen que les Kurnagel figurent dans Sitzmann. En réalité, le chevalier Gösselin zu Sankt Thoman, qui fonde en 1282 une prébende à Saint-Gall (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, III, n° 160) est l’oncle maternel du premier Kurnagel connu, le chevalier Götz Kurnagel, membre du Conseil de Strasbourg en 1287 et 1289 (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, III, p. 417- 418) et probablement originaire de Renchen en Ortenau. Götz est le père ou le grand-père de Gosse, écuyer (1326-1351) et de Johann († 1378-1379), dit zu Rosenburg, écuyer en 1329 et 1362, mais inscrit à la corporation des Aubergistes-marchands de vin (qu’il représente neuf fois au Conseil) et ammeistre en 1360-1369. En 1351, Gosse et Johann vendent à Strasbourg le village de Koenigshoffen, qu’ils tenaient en gage d’Empire, mais restent vassaux de l’empereur pour le moulin de Snelling (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, V, n° 248). Àa même époque, ils tiennent un petit fief de l’évêque de Strasbourg (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, IV-2, p. 271-272), et peu après un fief des Hohengeroldseck ©. En 1392, Lauwelin Kurnagel est Constofler (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, VI, p. 382) ; l’an d’après, un Kurnagel est monnayeur (Pfennigmünsser). Le dernier Kurnagel serait mort en 1426. Comme beaucoup d’autres patriciens de Strasbourg, les premiers Kurnagel sont des hommes d’affaires nobles. Les modifications constitutionnelles du XIVe siècle (1332, 1349, 1362) les obligent peu à peu à choisir entre ces deux statuts, ce qu’ils font en entrant dans une corporation largement ouverte au grand commerce, où ils occupent bientôt le premier rang : en 25 ans (1352-1377), Johann et Walter Kurnagel représentent onze fois les aubergistes au Conseil. L’accession du premier à l’office d’ammeistre montre que le calcul était bon.
Urkundenbuch der Stadt Strassburg, III-VII (index) ; Kindler von Knobloch, Das goldene Buch von Strassburg, 1886, p. 165 ; J. Kindler von Knobloch, Oberbadisches Geschtechterbuch, II, Heidelberg, 1905, p. 414-415 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 86 ; E. Maschke, Vierteljahrsschrift für Wirtschafts- und Sozialgeschichte 46, 1959, p. 320 ; M. Alioth, Gruppen an der Macht. Zünfte und Patriziat in Strassburg im 14. und 15. Jh., Bâle, 1988 (index consultable aux Archives municipales de Strasbourg).
(1994)
