Dernier combattant de l’armée impériale en Alsace, (C) (★ Ranspach 18.2.1897 † Colmar 7.4.2005).
Fils de Martin Kuentz, chef de gare, originaire de Pfaffenheim, et de Hortense Riss. Son père ayant été muté en 1901 en Lorraine, il passa sa jeunesse en Lorraine et sa scolarité à Metz ou il apprit le français. ∞ 18.7.1923 Germaine Beck, de Pfaffenheim ; 4 enfants. Incorporé dans l’armée allemande au cours de la Grande Guerre, Kuentz rejoignit un régiment d’artillerie de la garde dans la région de Baranovitchi en Russie en septembre 1916. Transféré en Artois en avril 1917, il combattit en Champagne en août-septembre, puis dans les Flandres d’octobre 1917 à novembre 1918. Il entra dans l’administration des PTT. Il y fit toute sa carrière et devint inspecteur. Après le conflit, il s’installa à Colmar. Mobilisé pendant quelques mois dans l’armée française en 1939, il eut la douleur de perdre en 1944 l’un de ses fils, mortellement blessé en Normandie. Devenu le doyen des Alsaciens, Kuentz, qui fut l’un des derniers soldats de l’armée impériale allemande, fut très sollicité à la fin de sa vie. Invité à l’inauguration des nouvelles salles du Musée militaire de Berlin en mai 2004, il reçut la médaille de l’association « Ceux de Verdun » à Verdun en août, puis, en septembre, il célébra le quatre-vingt-dixième anniversaire de la bataille de la Marne à Mondement. Il rencontra l’un des derniers vétérans de l’armée britannique au Mont Kemmel près d’Ypres (bataille meurtrière entre Britanniques et Allemands en 1918). Ayant été incorporé dans l’armée allemande, il ne put être décoré de la Légion d’honneur.
Publication : « Témoignage », dans J.-L. Eichenlaub, J.-N. Grandhomme, Août 1942. L’incorporation de force des Alsaciens et des Mosellans dans les armées allemandes, Colmar, 2003, p. 19-32.
Bibliographie : J. Troester, « L’itinéraire de Charles Kuentz », La Grande Guerre magazine, n° 33, juillet 2001, p. 6-13 ; J.-N. Grandhomme, Ultimes sentinelles, Strasbourg, 2006.
Jean-Noël Grandhomme (2006)