Marchand transrhénan, (Pl) (★ Strasbourg 9.8.1704 † Strasbourg, Temple-Neuf, 30.4.1754).
Fils de Jodocus Kick, médecin de Lindau, Wurtemberg, et de Maria Dothea Fröhlich, fille du marchand Thomas Fröhlich. ∞ à Strasbourg (Saint-Thomas) 1.9.1728 une héritière des banquiers Saltzmann de Strasbourg ; 8 enfants dont seulement 3 survécurent. En 1741, il s’impliqua dans une entreprise de flottage des bois de l’abbaye de Munster, en association avec Jean Mathieu Bosque, greffier de la Monnaie de Strasbourg. Il créa, en janvier 1751, avec trois autres Strasbourgeois, une société par actions pour l’exploitation des forêts de la vallée de Munster, qu’il avait acquises de la Ville et de l’abbaye. Kückh avait aussi pris des participations dans une entreprise des suifs et chandelles de Strasbourg, établie dans l’hôtel de Veldentz. Il s’impliqua également dans la métallurgie. Le 29 novembre 1742, il reprit le bail du martinet de cuivre de la forge de Klingenthal. Le 1eravril 1749, il racheta de François Joseph de Mackau, seigneur de Hurtigheim et stettmeistre de Strasbourg, pour 16 000 livres tournois, un martinet de cuivre et un martinet d’acier (avec leur maison d’ouvriers, leur halle à charbon ainsi que le terrain y attenant), en amont de la manufacture royale d’armes blanches de Klingenthal. Les plus grandes opérations de Kückh se situent sur la rive droite du Rhin. Avec plusieurs relations strasbourgeoises, il avait ainsi créé une compagnie pour l’exploitation des plus proches forêts de la Forêt-Noire. Il avait obtenu que cette compagnie puisse creuser son propre canal de flottage (Flosskanal), depuis le piémont de la Forêt-Noire jusqu’au village de Freistett, où il fut autorisé d’implanter un port de commerce pour l’importation des produits coloniaux et l’exportation des produits locaux. Mais suite aux fortes oppositions villageoises, la Cour de Vienne limita à trois ans le flottage du bois sur le canal en 1753 entraînant le déclin de l’affaire. Kückh avait également obtenu le 15 mai 1745, du prince Ludwig de Hesse-Darmstadt, une charte portant création de la ville neuve de Neu-Freistett, à l’est du village. Pour leur logement, elle leur garantissait un terrain d’un coût modique ainsi que des matériaux de construction gratuits. Ainsi voulait-on créer aux abords du port de commerce un supplément d’activités en tous genres, qui ne pouvait que profiter à la compagnie elle-même. Kückh entra également en novembre 1745 dans la Compagnie d’asphalte que Louis-Pierre Auzillon de la Sablonnière avait créée pour l’exploitation des bitumes de Pechelbronn en Basse-Alsace. Il devint le quatrième directeur de la société. Il laissa une succession immense dans la vallée de Munster, le pays de Hanau et à Strasbourg, constituée à la fois de martinets de cuivre, de moulins, de propriétés et d’actifs commerciaux en tous genres (Kupferhämmer, Mühlen, Landereien und Handelsgeschäfte aller Art).
J.-CI. Streicher, « Le Kommerzienrat G. D Kückh, actionnaire de la compagnie d’asphalte du Pechelbronn », L’Outre-Forêt, n° 121, 1er trim. 2003, p. 21-30 ; idem, « Outre le pétrole Pechelbronn, Kückh contrôlait également les forges de Klingenthal », L’Outre-Forêt, n° 122, 2e trim. 2003, p. 28.
Jean-Claude Streicher (2006)