Ingénieur, administrateur des manufactures de l’État, (C) (★ Sélestat 28.7.1830 † Paris 17.6.1889).
Fils de Michel Kretz, armurier, marchand de fer, et de Marie Anne Schnaebelé. Célibataire. Études primaire et secondaires à Sélestat. Au collège de Strasbourg, il suivit ensuite une première année de mathématiques spéciales, la seconde année, il la fit au collège Sainte-Barbe à Paris. En 1850, il fut reçu cinquième à l’École polytechnique, dont il sortit comme élève-ingénieur des tabacs. Nommé sous-ingénieur en 1855, il entra au service des machines et constructions sous les ordres de l’ingénieur en chef Eugène Rolland, directeur général des manufactures de l’État et membre de l’Académie des Sciences. Kretz devint pour ce dernier un collaborateur précieux et un véritable ami. Promu ingénieur en 1860, puis directeur en 1867, il resta attaché au service des machines et constructions jusqu’en 1869. C’est à cette époque que de nombreux et importants travaux ont été exécutés d’après ses plans et sous sa direction : constructions, agencements et installations mécaniques des manufactures de Metz, Nancy, Marseille, constructions des magasins de Dieppe, Marseille, Metz, Nancy, Obernai, Romilly, avec appareils élévatoires et systèmes d’arrimage nouveaux. Au cours de ces installations, il imagina et introduisit d’ingénieuses dispositions permettant d’augmenter la sécurité des ouvriers, la salubrité des ateliers et la facilité du travail. Il se livra aussi à de nombreuses expériences sur les rendements des machines motrices, des chaudières, des ventilateurs, de divers systèmes sur la détermination de la résistance. Ses aptitudes exceptionnelles pour la mécanique théorique et pratique le conduisirent à plusieurs inventions : un frein perfectionné pour la mesure du travail dans les machines, un manomètre différentiel pour l’appréciation des faibles pressions, qui lui valut une médaille d’argent et la croix de la Légion d’honneur à l’Exposition universelle de 1867. Il présenta à l’Académie des Sciences plusieurs
mémoires sur d’importantes questions de mécanique. On lui doit aussi le classement et la publication des travaux de mécanique de l’illustre Jean-Victor Poncelet, en y ajoutant, en commentaire, un grand nombre de questions nouvelles relatives à la mécanique générale.
Ses remarquables travaux scientifiques furent récompensés par l’Académie des Sciences qui lui décerna en 1876 le prix Poncelet. Nommé ingénieur en chef, inspecteur en 1869, il devint en 1877 administrateur des manufactures de l’État. Officier de la Légion d’honneur en 1878. Il fut membre des jurys des expositions universelles de 1878 et 1889.
Revue alsacienne, 1886-1887, p. 422, 1888-1889, p. 428 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 74-75.
Maurice Kubler (1994)
