Skip to main content

KRAUTH Jean-Marie

Artiste sculpteur, (C). Ferronnier d’art, professeur et directeur de l’École supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, (C) (★ Haguenau 16.12.1944).

Fils de Joseph Krauth, serrurier, et de Clémentine Ott. ∞ 2.7.1976 à Haguenau Françoise Kempfer ; 2 enfants. Études à l’École municipale des Arts décoratifs de Strasbourg de 1963 à 1966 où il suivit l’enseignement d’Albert Meyer, chef de l’atelier ferronnerie. Élève d’Antonio Benetton de 1967 à 1968 à l’Accademia Internazionale del Ferro de Trévise (Italie) puis de Manfred Bergmeister, célèbre sculpteur-ferronnier établi à Ebersberg près de Munich, qui obtint, entre autres le marché des ouvrages pour tous les cimetières allemands à travers l’Europe. En 1970, il a voyagé en Espagne où il a rencontré notamment Eduardo Chillida et Jorge Oteiza. Il a ensuite monté son atelier à Haguenau où il a travaillé pendant deux ans, principalement pour une clientèle privée. En 1971, il a obtenu son brevet de maîtrise de ferronnerie. En 1973, il a été nommé, sur concours, professeur à l’École municipale des Arts décoratifs où il a dirigé pendant plus de trente ans l’atelier de ferronnerie qu’il intitulera ultérieurement Atelier Métal ; il y forma toute une génération d’artistes dont certains sont reconnus, comme Jacques Ringele (qui fut son assistant dans son atelier), Pierre Gaucher (promu maître d’art en 1996), Vincent Spitz, Nicolas Chardel, Benjamin Schlunk, Tae Gon Kin. Ses qualités artistiques et son sens pédagogique lui valurent d’être sollicité à l’Université Marc Bloch où il fut chargé de cours de sculpture de 1975 à 1980. Conscient des mutations sociales et mentales, Krauth a fait évoluer sa pédagogie en insistant sur la nécessité de donner aux objets une qualité artistique nouvelle « ne peut-on parler d’un nouvel artisanat où le sens transcende le savoir-faire » ?. En 1980, avec Camille Hirtz, responsable de l’atelier peinture, il a mis en place le Département Art multimédia qui sera confié à Sarkis. Dès lors une nouvelle ère s’est ouverte, dopant l’esprit créatif des étudiants grâce à une pédagogie s’inscrivant dans des problématiques délibérément actuelles et innovantes qui permettront de former des artistes tels que Michel Aubry, Gérard Collin-Thiébaut, Simone Decker, Patrick Neu et beaucoup d’autres. Encouragé par ses collègues, Krauth a pris part au concours pour le recrutement d’un nouveau directeur en 1988. Dès sa nomination, il a annoncé qu’il voulait assumer cette charge « comme une activité créatrice permanente », en permettant précisément de « renforcer les filières d’enseignement par l’enrichissement mutuel de leurs différences ». Sous sa direction, les liens d’échanges avec l’étranger et avec les institutions culturelles strasbourgeoises se sont intensifiés, les activités de conférences, de colloques et d’exposition se sont développées. Il a préparé la création d’une structure interne d’édition, l’ouverture d’un lieu d’exposition (La Chaufferie) et surtout de l’extension de l’école. Il a entrepris une refonte en profondeur des enseignements techniques en créant l’année même de sa nomination le Département Objet, résultant de la fusion de sept ateliers qui, jusqu’alors, étaient cloisonnés : les étudiants des ateliers de bijou, de bois, de céramique, de textile, de livre, de métal et de verre ont connu alors des enseignements communs et coordonnés. L’ensemble de ce travail a été reconnu par le ministère de la Culture qui a décrété alors l’école comme « pôle d’excellence ». En 1992, Krauth a décidé pourtant de quitter la direction pour se consacrer plus pleinement à son travail artistique, à l’enseignement (qu’il a tenu à ne pas abandonner pendant toute la durée de son mandat), et à l’organisation d’expositions, notamment dans des lieux inhabituels (« Au lieu de », « Sans lieu fixe », depuis 1996). Cofondateur de « nous » (1999) « qui constitue le fonds, la forme et la signature d’un travail collectif en cours ». En désaccord avec les orientations pédagogiques de la nouvelle direction de l’école, il a cessé son enseignement à Strasbourg en 2005 pour diffuser ses idées en Corée, en Inde et en Chine où il a été invité.

Krauth a exposé depuis 1968, à Trieste et à Trévise (XXIVe Salon de la Jeune sculpture, Paris, 1972 ; Après le classicisme, Musée d’Art et d’industrie de Saint-Étienne, 1980 ; La dissémination A », Musée d’Art Moderne de Strasbourg, 1982 ; À Pierre et Marie, église de la rue d’Ulm, Paris, 1983-1984 ; Atelier 84, Le Nouveau Musée, Villeurbanne, 1984 ; Accrochage, Galerie Bama, Paris, 1986 ; Art Français : Positions, B.I.G., Berlin, 1986 ; Je suis absent jusqu’à mon retour, CNAC, Le Magasin, Grenoble, 1986 ; Maintenant, Château des Rohan, Strasbourg, 1987 ; Construction-image, ARC, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 1988 ; Art Packing, Hirano, Osaka, 1999 ; Éditions conçue par Krauth : Ce jeudi, l’après-midi, Dunkerque ; Le Monde, Marseille, 1995 ; Voyage, 1999.

Principales commandes et installations publiques : La dissémination A, dissémination dans divers lieux en France et à l’étranger ; porte de la salle des conseils du Centre administratif de la ville de Strasbourg, 1975 ; Leur lieu, parc de Pourtalès, Strasbourg, 1995 ; Allée des sculptures, aménagement d’une allée de sculptures, avenue du Général de Gaulle, Esplanade, 1999 ; Les gens ont des montres, rarement des boussoles, 24 stations de la ligne B du tramway de Strasbourg, 2000 ; œuvres au FNAC, dans divers FRAC, au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, au MAMCO de Genève, à la National Galerie de Prague.

25 ans d’art en France, 1986 ; Saisons d’Alsace, n° 116, 1992 ; J.-M. Krauth, Lieux, Faux Mouvement, Metz, 1993, 64 p ; L’art en France 1960-1995, 1995 ; Aperçus CD, Centre Georges Pompidou, 1997 ; L’art en milieu urbain, Japon, 1997 ; Pour de l’art contemporain, Chine, 2002 ; L’ABCédaire de la sculpture du XXe siècle, 2003.

Claude Rossignol (2006)